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Benflis dresse un tableau noir sur la situation des droits de l’homme en Algérie

Il s’inquiète de la situation qui prévaut dans le Sud

Benflis dresse un tableau noir sur la situation des droits de l’homme en Algérie

Le Bureau Politique de Talaie El Hourriyet a tenu sa réunion mensuelle ordinaire le Samedi 17 Mars 2018, au siège du Parti, sous la présidence de Monsieur Ali Benflis, Président du Parti.

Le Bureau Politique a procédé à l’évaluation de la situation politique, économique et sociale prévalant dans le pays.

I-Situation politique

Après examen de la situation politique, le Bureau politique a relevé avec préoccupation la persistance du régime politique en place dans une attitude de fuite en avant  avec comme  seul souci de gagner du temps  et de ce fait, entretient, en l’aggravant, l’impasse politique actuelle. Il a estimé que rien n’est plus urgent que la recherche d’une solution consensuelle à la crise globale qui affecte notre pays. Le Bureau politique a, malheureusement, relevé, une fois de plus, l’autisme du pouvoir politique face aux appels répétés de partis politiques  de l’opposition et de personnalités politiques nationales,  en vue de l’ouverture d’un dialogue national salutaire pour une sortie de crise. Le Bureau politique est convaincu que différer la solution de la crise expose le pays au risque de dérapages dont le pouvoir en place portera l’entière responsabilité. 

Le Bureau politique a exprimé sa préoccupation devant les multiples atteintes aux droits et libertés du citoyen,  notamment le droit de manifester pacifiquement, le droit d’association, le droit syndical, la liberté de circulation. 

Il a dénoncé le harcèlement administratif et judiciaire que subissent les associations qui refusent de faire acte d’allégeance au pouvoir politique en place.  La volonté de limiter l’activité associative, de domestiquer les associations et d’étouffer le mouvement associatif et les dynamiques sociales qui ne s’inscrivent pas dans l’agenda du pouvoir est évidente. Le refus de la réception des dossiers  de mise en conformité avec la loi pour des motifs fallacieux ou de la délivrance du récépissé de dépôt, maintient les associations dans la précarité. Des associations activent sous la menace de l’épée de Damoclès que constituent l’interdiction d’activer et la mise sous scellés de leurs sièges. Il y a une volonté politique de restreindre les espaces d’expression et d’organisation de la société civile.

Le Bureau politique a dénoncé, avec la même vigueur, les menaces et représailles dont sont victimes les défenseurs des droits de l’homme notamment les avocats qui ont fait de leur honorable profession une mission noble de défense des droits et libertés devant les tribunaux.

Il a constaté, par ailleurs, le recours fréquent  à l’interdiction de sortie du territoire national et la prolongation illégale de celle-ci dans bien des cas, édictée  à l’encontre de  citoyens en l’absence de toute décision de justice et en violation flagrante de la Constitution et des lois de la République , qui garantissent au citoyen algérien le droit  de circuler sur le territoire national ainsi que d’y entrer et d’en sortir librement.

Le Bureau politique s’indigne des dépassements enregistrés dans le traitement des migrants des pays voisins, en situation irrégulière sur notre territoire, et insiste sur le respect de leur dignité, conformément aux valeurs nobles d’humanité, de fraternité africaine et de bon voisinage qui ont toujours distingué notre pays et notre population.
Le Bureau politique a regretté la détérioration continue de l’image de notre pays à l’extérieur en matière de droits humains et fait porter cette situation aux autorités publiques qui alimentent les rapports des  ONG des Droits de l’homme, en multipliant les cas de violation de droits et libertés consacrés par la Constitution.

Le Bureau politique s’est félicité de la célébration de la Journée internationale des droits de la femme par notre Parti et de la teneur du  message adressé par le Président du Parti à la femme algérienne, à cette occasion. Il a réaffirmé le droit de la femme à accéder à la pleine citoyenneté par le respect absolu de son intégrité physique et psychologique , l’accès aux ressources pour l’épanouissement personnel et professionnel, notamment l’accès à l’emploi sur la base de l’égalité des chances , et la participation à la vie politique, économique et sociale y compris l’accès aux organes décisionnels des instances de l’Administration , de l’Etat et des entreprises. 

Le Bureau politique suit de près le mouvement de revendications socio-économiques de populations de certaines régions frontalières du grand sud du pays, résultat des retards enregistrés, en termes de développement économique et social local et d’infrastructures de base. Il lance un appel à l’ouverture par les autorités publiques d’un dialogue urgent avec les représentants légitimes des populations concernées et considère comme contre-productive et irresponsable toute démarche de l’appareil politico-administratif  visant à diviser ces populations. 

 II-Situation économique 

Le Bureau politique a noté avec inquiétude que faute d’une stratégie efficiente pour faire face à la crise économique et financière, la situation économique continuait à se détériorer comme l’attestent les principaux indicateurs économiques. Les déclarations contradictoires des membres du Gouvernement en charge du secteur économique, qu’il s’agisse des finances publiques, du commerce extérieur, du montage automobile, de la question des subventions, conjuguées au recours à la planche à billets sans limite et sans contrôle indépendant, à l’instabilité juridique, et à l’opacité qui entoure le processus de décision, désorientent les opérateurs économiques et dissuadent les investisseurs nationaux et les partenaires étrangers potentiels.

III-Situation sociale

Le Bureau politique a noté la persistance de mouvements sociaux faute d’une volonté politique des pouvoirs publics à prendre en charge les préoccupations socioprofessionnelles de différentes catégories sociales de la population.
Il a relevé avec inquiétude l’enlisement du mouvement de contestation des médecins résidents qui dure depuis plus de quatre mois et qui dénote une incapacité des pouvoirs publics à résoudre les conflits sociaux par le dialogue, faute de volonté politique et en l’absence de canaux de médiation, notamment lorsqu’on considère ses conséquences sur l’ensemble du secteur hospitalier et le risque d’extension de la contestation à d’autres catégories du monde médical.   En adoptant une attitude d’indifférence, les autorités contribuent à créer, à terme, des déserts médicaux dans nos hôpitaux tout en poussant nos médecins à aller résoudre le problème des déserts médicaux outre méditerranée. 

Le Bureau politique a ,par ailleurs, dénoncé l’étau qui se resserre autour de l’exercice du droit syndical à travers  les nouvelles exigences  du Ministère du travail sur la représentativité des organisations syndicales qui rappelle le processus qui a abouti à l’adoption en 2012, de la loi liberticide sur les associations, en déterrant les dispositions d’une loi qui date d’il y a 28 ans ,alors que le contexte politique économique et social a complètement changé, et après avoir accordé des « agréments » à des syndicats indépendants. Il interpelle les autorités publiques afin qu’elles soient à l’écoute des préoccupations des syndicats autonomes , en tant  que partenaires sociaux, et de mettre fin aux entraves de l’activité syndicale. 

Le Bureau Politique a procédé, en outre, à l’évaluation de la préparation de la cinquième session ordinaire du Comité Central du Parti devant se tenir le 24 Mars 2018.
Dans ce cadre, le Bureau Politique a examiné et approuvé deux rapports devant être soumis à cette session à savoir : 
    – le rapport du Bureau Politique au Comité Central
-le rapport sur la situation organique du Parti ;
Le Bureau politique a également été informé de l’état d’avancement de la préparation des autres documents qui seront soumis au Comité Central notamment :
    – le rapport sur l’évolution de la situation politique, économique et sociale depuis la quatrième session ordinaire du Comité Central,
    –   le projet de Déclaration Politique. 

Auteur
Talai El Horiyat

 




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