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Bienvenue dans la « nouvelle Algérie » (suite)

COMMENTAIRE

Bienvenue dans la « nouvelle Algérie » (suite)

Dans un article récemment publié dans les colonnes de ce journal dont j’ai promis d’y revenir, il vous a été narré l’histoire plutôt dramatique vécue par certains de nos compatriotes algériens qui se sont retrouvés bloqués au niveau de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle depuis pratiquement le 26 février 2021. 

En provenance de Londres à destination d’Alger, ils attendaient le prochain vol d’Air Algérie en vain. Sur les vingt-huit passagers retenus au niveau du terminal de transit de l’aéroport, deux ont choisi une autre destination et le reste en a fait de la salle d’attente un dortoir de fortune depuis. 

Parmi les passagers, figurent des enfants, des femmes et des personnes âgées, que ni les responsables de la compagnie, ni même les représentants diplomatiques de l’État n’ont été en mesure de leur apporter un quelconque soutien. 

Un recours collectif en référé a été introduit par deux avocat près le tribunal de Paris à l’encontre de la compagnie Air Algérie, mais qui n’a pas eu l’effet escompté au motif que par ces temps de pandémie, le tribunal a estimé que la compagnie n’est pas tenue d’assurer le rapatriement de ses ressortissants dès lors qu’elle est la propriété publique de l’État.

Sur ce, et en date du 13 avril 2021, une vingtaine de ces passagers comme rapporté par le Parisien du 15 avril a préféré faire demi tour puisque détenteurs de passeports britanniques et certains d’autres ont pris des vols vers le Maroc et la Tunisie, mais le sort des six autres demeure posé, dont un harrag, un malade mental et une vieille dame qui souffre de cancer entre autre.

Du côté d’Alger, un silence radio qui s’était éternisé, après avoir évoqué la crainte de contamination par la Covid-19, alors que chaque passager autorisé à prendre le vol de la British Airways ait été déclaré négatif, n’a nullement persuadé pour le moins l’État à prendre ses responsabilités de les prendre en charge. 

Et même si l’on suppose que la menace de la pandémie est réelle, ne fallait-il pas recourir au confinement ? Est-il moralement admissible d’abandonner ses ressortissants, quand le devoir de leur venir en aide n’est pas supposé être un accessoire ou un vœu pieux ? 

Sans l’intervention du député français Aurélien Taché qui n’a pas d’ailleurs manqué de fustiger les autorités françaises « d’avoir versé dans un calcul politique »  leur a rendu visite pour les rassurer de les déplacer vers la zone intérieure de l’aéroport, en vue de leur prodiguer des soins nécessaires via les organismes de bienveillance en cette période particulièrement vulnérable du mois de Ramadhan. 

Ignoble est la manière avec laquelle l’Algérie de l’honneur et de la dignité est parvenue à se désengager de sa responsabilité, celle qui consiste à assurer aide et protection à toute personne se trouvant dans le besoin et la précarité.

Ce manquement à l’éthique humaine de la part de l’Algérie préfigurera sans aucun doute dans son passif en tant État mais aussi un signal pas du tout réjouissant au reste du monde qui demeure convaincu que ce type d’écart résulte d’un manque de respect flagrant à la dignité humaine.

Auteur
Rezki Djerroudi

 




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