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«Bloquons tout» : le mouvement qui veut secouer la France ce 10 septembre

Bloquons tout

L’actualité de ce mercredi 10 septembre est marquée en France par ce mouvement baptisé « Bloquons tout » ou « Indignons-nous ». Un peu partout dans le pays, on attend des actes de blocages et des manifestations. Plusieurs partis politiques de gauche et quelques syndicats ont appelé à soutenir ce mouvement né sur les réseaux au cœur de l’été.

Depuis plusieurs semaines, le mouvement s’organise sur Facebook, WhatsApp et surtout le réseau sécurisé Telegram. « Bloquons tout », rebaptisé parfois « Indignons-nous » en référence à l’essai de l’ancien résistant Stéphane Hessel et au mouvement des Indignés qui avait agité la vie politique espagnole au début des années 2010. Comme lui, il se caractérise par une méfiance des institutions et des médias, une exigence de démocratie directe, des revendications de justice sociale et des modes d’actions variés.

« Si vous êtes un petit peu perdu par rapport au 10 septembre, mais que vous avez envie de vous engager pour participer au mouvement social, voici une petite liste non exhaustive que vous pouvez faire : ne rien acheter, notamment avec votre carte bancaire ; faire grève ; apporter à manger ou juste du soutien dans les lieux de blocus, les lieux de piquets de grève, rond-points ; etc », égrène une personne participant au mouvement.

L’intersyndicale qui a mené le combat contre la réforme des retraites a préféré appeler à une manifestation le 18 septembre, mais plusieurs syndicats comme Sud-Rail, Solidaires ou la CGT se mobiliseront dès ce mercredi 10 septembre, Sophie Binet la secrétaire générale : « Nous sommes dans une complémentarité. Le 10 septembre, c’est une initiative citoyenne. » La réussite et l’ampleur du mouvement dépendra aussi de la mobilisation étudiante sachant que la rentrée universitaire n’a pas encore eu lieu.

Les politiques entre récupération et distanciation du mouvement 

Dépassée par le mouvement, une partie des politiques de gauche comme la France Insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon s’est greffée au mouvement : « Le 10, nous bloquerons tout pour faire partir M. Macron lui-même, car c’est lui qui est responsable de la crise. » LFI prévoit des actions aujourd’hui et espère tirer profit de cette colère avec en ligne de mire la destitution d’Emmanuel Macron. « Je soutiens toutes les grèves et les blocages, ajoute la députée insoumise Gabrielle Cathala. J’irai soutenir des parents d’élèves qui se mobilisent dans une école de ma circonscription parce qu’ils en ont marre des profs absents et ils ont en marre d’avoir du mal à finir leur fin de mois. » 

Plus de distance au PS dont Olivier Faure appelle à éviter le chaos. Une prudence partagée de l’autre côté de l’échiquier politique. Le porte-parole du RN, Gaëtan Dussausaye, dénonce un mouvement noyauté par l’ultra-gauche : « Évidemment on comprend les raisons, maintenant, on a aussi des raisons de s’en inquiéter parce qu’à partir du moment où vous avez quand même un certain nombre de personnalités issues de l’extrême-gauche qui font de la récupération du mouvement, ça laisse un peu à désirer sur les suites qui pourraient être données à la journée de demain. » Du côté du parti présidentiel, le conseiller national de Renaissance, Martin Garagnon, craint lui aussi des violences : « Jean-Luc Mélenchon veut la convergence des luttes. Les Français auront la convergence des casses. »

En prévision de ces débordements, le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau a annoncé mobiliser 80 000 policiers et gendarmes sur l’ensemble du territoire. Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a rappelé mardi que les forces de l’ordre « ne tolèreront aucune dégradation, aucun blocage » et « interviendront systématiquement » mercredi lors du mouvement « Bloquons tout ».

RFI

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