Dans un communiqué empreint de beaucoup de prudence, le ministère algérien des Affaires étrangères a réagi à l’exacerbation des tensions au Moyen-Orient, appelant avec insistance à la désescalade et au retour à la table des négociations. Sans adopter un ton accusateur, le document souligne la gravité des développements récents, notamment « l’attaque israélienne contre la République islamique d’Iran survenue dans la nuit de vendredi à samedi. »
Ce développement militaire, marqué notamment par « un bombardement américain ciblant des installations nucléaires iraniennes », intervient alors même « qu’un consensus international commençait à se dégager en faveur d’une désescalade dans la région. »
La déclaration intervient à un moment où un consensus international semblait émerger autour de la nécessité de contenir les foyers de tension dans la région. Le ministère évoque une « escalade grave et préoccupante », marquée par des évolutions « dangereuses » et un climat régional « chargé de risques inédits et incalculables », sans désigner de manière frontale tous les acteurs impliqués.
Ce choix lexical mesuré et diplomatique reflète la posture algérienne traditionnelle : celle d’un pays qui ne veut pas fâcher l’imprévisible Donald Trump mais aussi attaché au respect des cadres multilatéraux. L’Algérie insiste sur l’urgence de revenir au dialogue, en réitérant son soutien à une solution pacifique du dossier nucléaire iranien, par le biais de la négociation, de la confiance mutuelle et du respect du droit international.
La prudence transparaît également dans l’appel à « éviter toute logique de confrontation » et à privilégier « le règlement pacifique des différends », jugé moins coûteux que les chemins militaires. En rappelant les leçons du passé, le communiqué invite à « une lecture lucide des enjeux actuels » et à un rejet clair de l’unilatéralisme.
En somme, l’Algérie s’efforce, à travers cette communication, à maintenir une position d’équilibre. Elle ne cède ni à la surenchère verbale comme elle le fait habituellement par exemple concernant les attaques meurtrières de l’armée israélienne contre la population de Gaza, ni à l’alignement automatique, tout en alertant sur les dangers d’une spirale incontrôlable.
À l’heure où le climat géopolitique international reste volatile, Alger s’en tient à sa ligne de conduite : défendre la paix par le dialogue, et rappeler, avec retenue, que les dérapages militaires sont rarement sans conséquences durables pour les peuples et les équilibres régionaux.
La rédaction