« Il faut donc nous méfier de ceux qui cherchent à nous convaincre par d’autres voix que celle de la raison. » Primo Levi
Dans l’Algérie d’aujourd’hui, un immense écrivain est jeté dans un cul-de-basse-fosse pour avoir exercé sa liberté d’expression, tandis qu’un ancien chef du terrorisme islamiste est réhabilité et accueilli avec les honneurs après plus de deux décennies d’exil.
Ce seul fait dit tout de la faillite morale d’un régime qui, depuis des dizaines d’années, n’a cessé de pactiser avec les ennemis de la République et de l’universalisme.
Anouar Haddam, l’un des idéologues du Front islamique du salut (FIS), organisation dont la branche armée a ensanglanté l’Algérie dans les années 1990, est aujourd’hui réhabilité par le pouvoir.
Oui, un homme qui a justifié et encouragé les massacres de civils, l’égorgement des intellectuels, le viol des femmes au nom d’une idéologie totalitaire, est réintroduit dans le jeu politique, légitimé, blanchi.
Pendant ce temps, un écrivain usé par la maladie, lui, croupit en prison pour avoir osé penser librement, pour avoir eu l’audace d’écrire.
L’histoire algérienne récente est un immense champ de ruines où la lâcheté des uns a rencontré l’aveuglement des autres. Dès les années 2000, le régime a choisi son camp : celui des bourreaux contre les victimes.
Sous couvert de réconciliation nationale, il a offert l’amnistie à des tueurs, à des violeurs, à ceux qui ont décapité, éventré, massacré des familles entières. Amnistier, certes, fait partie des prérogatives d’un chef d’État.
Mais amnistier sans juger, sans condamner, sans même nommer les crimes, c’est absoudre l’horreur, c’est légitimer le meurtre, c’est consacrer le triomphe de la barbarie sur la justice.
En Algérie, il vaut mieux avoir été un bourreau plutôt qu’une victime. Car là-bas, seuls les morts se taisent. Les survivants, eux, n’ont même plus le droit de crier leur douleur et jouent aux morts à leur tour. Ils doivent assister, impuissants, à la réécriture cynique de l’Histoire.
On voudrait leur faire croire que la décennie noire n’a jamais existé, que les islamistes n’étaient finalement que des égarés, des frères perdus qu’il fallait simplement ramener à la raison. Pire, demain, on finira par leur dire que ces bourreaux n’étaient même pas des Algériens, que cette guerre ne concernait pas l’Algérie, que tout cela n’était qu’un malentendu.
Mais nous savons. Nous n’oublions pas. Et nous ne pardonnons pas. La décennie noire n’était pas une abstraction, elle fut un projet politique précis : celui d’anéantir l’Algérie républicaine, de détruire l’universalisme, d’imposer par le sang une théocratie.
Ceux qui ont commis ces crimes n’étaient pas des résistants ni des militants, mais des assassins, des tortionnaires, des ennemis de la liberté.
Aujourd’hui, le régime qui les réhabilite et qui emprisonne ceux qui écrivent n’a plus aucune légitimité morale. Il est le fossoyeur de la mémoire et de la justice. Il ne construit pas l’Algérie, il l’enterre. Mais l’histoire, elle, finira toujours par juger. Et elle ne sera pas clémente.
Kamel Bencheikh
Je compatirais presque si vous n’étiez pas si perdu dans l’espace temps. Je vous rappellerai si je vous voulais vous aggravez votre cas ces mots de Steinbeck dans « Voyage avec charley » qui illustre la désillusion du lien au temps passé : « on ne retourne jamais chez soi, car ce chez-soi n’existe plus ! ».
Vous êtes largué Myster Bencheikh. Au lieu de brûler vos vaisseaux vous vous accrochez encore à vos vieilles lunes. Vous avez laissé une barque sur les rives de vos naufrages intellectuels au cas où le refoulé vous rappellera.
Hadam n’a pas reçu un accueil triomphal, ce n’est pas Ulysse, aucune Pénélope ne l’attendait avec un chandail, pas plus qu’il n’y ait eu foule à son arrivée. Quant à Sansal il est aussi perdu que vous hors de l’histoire que vous déplorez et qui se fait malgré vous.
Mettre Sansal et ce terroriste dans le même texte est une insulte à l’intelligence humaine, remarque venant de votre éminence,il n’y’a rien à dire, à part que les suppôts de la junte reste d’ indécrottable fumier.
Si je comprends votre message, il n’y a rien à faire, le temps passe et nous devons accepter que l’histoire se fasse sans nous, parce que nous ne sommes plus chez nous dans le pays qui nous a vus naitre. Une invitation au suicide, rien que ça et sans assistance. Quelle morgue!! Allez-y vous même!
Donald Trump…Oooops PRESIDENTE’ DONALD J. TRUMP, elu avec 77 MILLIONS de VOIX a horreur des microbes. Washington est entrain d’etre NETTOYE’E de fond en comble !
Cette realite’ dite, filossofons,
Ce bidule n’est pas tombe’ des nuages. Il n’a fait que marcher les tas de Qs d’agenouille’s et tous les zinzins qui ecrivent des livres entiers pour expliquer les differentes variantes entre la zlamerie.
quelque chose comme le Toz de France et le al-taztozou d’alKharia. Le 1er sent la vanille et le second al-kamoun !
Tu nous les brises avec ton Ubu décervelé. C’est la démocratie américaine qui vacille
En attendant que l’HISTOIRE fasse son oeuvre salvatrice, continuons d’applaudire et de clamer à tue-tête 1-2-3 viva…!
Newkni s’ca3b amkhous,
Mazal n’ketewen afous ….!
La plateforme pour réhabiliter l’islamisme a été négocié à Rome par les partis frontiste il y a bon moment or ce terroriste islamiste notoire a pris largement son temps pour revenir au pays et le régime s’en réjouit, en revanche aucune voix venant d’un parti politique y compris et les non signataire de cette plateforme n’a dénoncer l’arrestation de Boualem Sansel !
La pudeur et le respect que je dois à ses amis m’interdit de dire où je mets Sansal.
Je n’ai pas mis Sansal dans le même panier que Haddam mais dans le même chwari. A sa manière c’est un prophète lui aussi. Un prophète dans le sens où il l’entend , dans son roman et dans ses écrits.
Je ne suis ni Haddam ni Sansal, chacun a son histoire avec l’exil. Ces deux hommes n’ont jamais été sur ma trajectoire. La décennie noire, le pouvoir, l’économie, la politique n’ont rien à voir avec le mien. A vrai dire leurs sorts et leurs univers intellectuels s’ils relèvent de la même dialectique, comme termes opposés , me sont complètement Etrangers. J’ai dit « Etranger », au sens camusien, pas indifférent. Enfin, pas « complètement » indifférent.
Non, moi je n’ai jamais cru que j’allais avoir un grand destin messianique ni même une grande ambition. Si je n’ai pas eu une grande réussite je n’ai rien raté.
Quand j’ai quitté le piyé, il y a un demi-siècle, je me suis demandé si quelque chose pouvait me retenir, s’il n’y avait pas une seule raison de rester. J’ai beau faire l’inventaire de ce que je possédais il n’y avait rien, absolument rien que j’aurais pris dans mon sac de voyage qui puisse me rappeler d’où je suis parti. Comme je n’avais fait part à personne de mon départ définitif à personne, excepté à ma grand-mère qui me réveilla tôt après sa prière du fedjr, et qui pressentait qu’elle ne me reverra plus, celle -ci me dit : « ruh ammi tamurt ik sedaw idarnik ». Que je pourrais traduire par: « on n’a pas de pays ». Je ne l’ai pas rassurée , car elle ne m’aurait pas cru. Personne ne m’a gardé ma place , si tenté que j’en avais eu.
Aujourd’hui je serais un grand hypocrite et ingrat de surcroit si j’exprimais quelques regrets. J’ai eu raison de partir. Heureusement que je suis parti.
Un demi siècle d’exil et toujours un œil rivé ar tmurt, ton pays est sous tes pieds et dans ta tête: suicidaire mais qu’à moitié. Tous logés à la même enseigne, condamnés à errer entre deux destinés inachevées, victimes expiatoires d’une histoire tragique.
La faillite morale? peut-être ! En revanche, ce « notre » n’est pas à sa place dans ce titre !
Est-ce que c’est nous de l’unanimité qui fonde la société segmentaire auquel il est fait référence ici ? Mais celle-ci est tellement polluée depuis des lustres qu’elle ne peut jouer un rôle fédérateur, du moins aujourd’hui. Après 20 siècles de colonisation, il n’y a plus rien à gratter !
Certains sont « génétiquement » colonisables qu’ils reproduisent la colonisation comme système de gouvernance même en étant indépendants. Pourquoi ? Ils se rêvaient dans la peau des dominants, quand ils étaient dominés et quand leurs aïeux l’étaient également plus tôt ! Des spermes et des ovules préparés à la soumission et d’autres à jouer aux sadiques durant une vie entière ! Au point où, aujourd’hui, on rêve de passer par un checkpoint sans se faire arrêter ni même ralentir !
La boucle est bouclée! La nation tant espérée ne peut naître d’une mosquée et encore moins d’une école coranique; elle ne peut naitre que d’une grande école républicaine. or cette dernière est un vœu pieu ! Quand on rêve du paradis les yeux grand ouverts, c’est que quelque chose ne tourne pas rond. Il faut vivre avant de mourir et non pas l’inverse !
La nation tant espérée ne peut naître d’une mosquée et encore moins d’une école coranique; et je dois ajouter ni d’une caserne regentée par des généraux médiévaux.
« Sous couvert de réconciliation nationale, il a offert l’amnistie à des tueurs, à des violeurs, à ceux qui ont décapité, éventré, massacré des familles entières »; en décrétant l’amnistie, il s’est surtout auto-amnistié.
Et le pouvoir d’« Amnistier fait partie des prérogatives d’un chef d’État » … quand celui-ci est élu en effet.
Pour le reste, il est illusoire d’attendre quoique ce soit, pas seulement de ce pouvoir, mais de cet état qui nous est tombé sur la tête sans préavis. Et ce n’est pas le recyclage par la guerre de 54 qu’y changera quoique ce soit.
Ela fait 62 ans qu’on ecrit, qu’on chante, qu’on analyse, qu’on dissecte, pour quel resultat?
Comme on dit en anglais: keep talking. La vermine n’a que faire de tout ca.
On dit en Kabyle: ticrad s idammen.
Premièrement : au nom de qui ce « NOTRE » dans la faillite morale ?
Il fallait peut être choisir à la place TA FAILLITE INTELLECTUELLE
« Il faut donc nous méfier de ceux qui cherchent à nous convaincre par d’autres voix que celle de la raison. » Primo Levi ce dernier n’a jamais clamé qu’il était philosophe (c’est un chimiste qui a subit le Nazism et pour se soulager a écrit) MERCI DE LAISSER PRIMO LEVI dormir tranquille. Je n’aime pas les fossoyeurs !!!
Je suis profondément contre la concorde civile et tous ceux qui l’ont applaudi. Il faudrait un jour deterrer les cadavres et les faits pour leur donner un sens et dire aux vivants qui a tué qui.
Revenir (obsessionnellement ou pour se faire un peu de pub) sur le cas d’un ignare de surcroît ingrat est une insulte envers les trois cent prisonniers politiques en ANEGERIE.
Quand Mohend TAFERKA était en prison je ne me souviens pas avoir lu une phrase à son propos écrite par vous en solidarité avec celui qui a promu la culture et sans doute des écrivains plus talentueux.
Demon coté un mépris éternel.