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Boualem Sansal, « en prise » avec Depardieu, l’extrême droite, le wokisme ou la cancel culture

Boualem Sansal

Reçu le mardi 09 janvier 2024 sur le plateau de la chaîne « Arte » pour y parler de son dernier opus Vivre. Le compte à rebours, Boualem Sansal sera présenté par l’animatrice de l’émission « 28 minutes » comme la cible privilégiée des islamistes algériens, le dissident kamikaze arabo-berbère, athée et juif de position, le néo-chroniqueur du wokisme, voire le pourfendeur d’une cancel culture en regard à laquelle il se situe désormais à l’échelle des soutiens vertueux de la présomption d’innocence.

La nature de cette chevaleresque et honorable détermination émergera à la suite de l’ultime interrogation d’Élisabeth Quin : « Boualem Sansal, vous avez signé il y a quelques semaines une tribune (…) qui prenait la défense de Gérard Depardieu au nom de l’artiste et du monstre sacré qu’il incarnait. Pourquoi l’avoir signée ? ».

Apparemment embarrassé, l’auteur de Le serment des barbares mettra au placard l’acteur incriminé en stipulant d’emblée « Moi Depardieu ne m’intéresse pas », puis enchaînera sur une plaidoirie prenant d’abord en exemple « nos pays musulmans (où) on souffre de quelque chose depuis très longtemps, c’est-à-dire de la rue arabe, des foules déchaînées qui sortent dans la rue et imposent leur narratif, leurs idées ».

Donc, en quelque sorte « ce qu’Emmanuel Macron appelle l’effet de meute ! », précisait l’interlocutrice. « Voilà, c’est ça ! » poursuivait l’hôte du jour avant de constater « qu’en France de plus en plus il y a une sorte de rue française qui s’installe, c’est-à-dire que l’on se substitue à la justice. Que Depardieu ait commis des fautes probablement, peut-être même certainement, mais les accusés, les victimes ont déposé plainte, alors laissons agir la justice, traitons les choses là où il faut, au niveau du tribunal pas dans la rue. Parce que dans la rue on ne juge pas, on lynche et puis on juge après.

Dans la justice on ne lynche pas, on juge et on applique une loi votée par le peuple ». En osant le parallèle entre une rue arabe que des fondamentalistes ou sbires de la police politique mettent facilement en ébullition et un « pavé français » rodé aux luttes militantes émancipatrices, l’ex-haut fonctionnaire du ministère algérien de l’industrie confondait des contrées truffées de procureurs aux ordres avec une société hexagonale où des magistrats indépendants de l’exécutif savent très bien faire la part des choses.

İls examinent telle ou telle situation ou doléance en fonction d’éléments tangibles et non pas selon le climat fiévreux d’une période, l’humeur de collectifs en marche vers une révolution sociétale. Consternées par les louanges que le premier locataire de l’Élysée accordait le mercredi 20 décembre 2023 au protagoniste des Valseuses, les rédactrices des contre-tribunes parues les 27, 29 et 31 décembre 2023, puis le 01 janvier 2024, prendront dès lors « L’affaire Depardieu » en main de manière à rabattre le « pré-texte » présomption d’innocence sur les bas de pages ou renvois permanents d’une instruction procédurière estimée trop lente ou arbitraire.

En déplaçant ledit principe démocratique et institutionnel vers les marges fluctuantes de la procrastination judiciaire, elles cherchent à faire admettre les souffrances psychologiques de corps outragés qui n’arrivent toujours pas à se faire entendre. Persuadées que le « gros poisson péteux » Depardieu peut passer à travers les mailles du filet, ces « nouvelle chiennes de garde » multiplient les interventions cathodiques et publiques pour dénoncer le système de domination d’hommes omni puissants face à des femmes professionnellement minimisées et infériorisées.

Le hiatus réside cependant dans le feuilletonnage de contre-attaques électroniques et manifestations physiques qui inscrivent dans l’espace public des vérités toutes bonnes, y proclament la permanence temporelle d’une chasse à l’ogre ouverte à toutes les « Unes », pourvu que les colonnes journalistiques la répercutent à des kilomètres à la ronde et ameutent la vox populi.

Si ce constat critique rejoint la frayeur alarmante (exécution arbitraire ou sommaire de Depardieu) exprimée en préambule, il ne dédouane néanmoins pas Boualem Sansal de sa possible accointance relationnelle avec Yannis Ezziadi, l’orchestrateur de la contestée tribune que parapheront les 55 autres assistants de Gérard Depardieu et, par ailleurs, occasionnel pigiste de la revue d’extrême droite Causeur (de plus, proche de Sarah Knafo, la principale conseillère politique d’Éric Zemmour) Sa directrice de rédaction Élisabeth Lévy intervient régulièrement sur la chaîne d’information en continu « CNews ».

À ce stade, elle relaye, avec le publicitaire Frank Tapiro, l’éditorialiste Judith Waintraub et l’avocat Gilles William Goldnadel, des points de vue proalgérianistes, lepénistes ou zemmouristes, promulgue le mantra « Devoir de mémoire » en tant que transmission réservée aux rescapés de la Shoah, s’applique à convoquer la doxa « laïcité = rempart contre l’islamisme » de manière à refiler la patate chaude de l’antisémitisme aux seuls arabo-musulmans.

La cheffe de file du Rassemblement national (RN) a récemment pris soin (le mardi 10 octobre 2023 à l’Assemblée nationale française) de faire valider ce tour de passe-passe en qualifiant l’assaut criminel du 7 octobre 2023 de pogrom. Elle se débarrassait ainsi de facto des pesanteurs paternelles et devenait par là-même la blanche colombe aussi recommandable que ses députés.

Applaudis le 9 octobre 2023, pendant le rassemblement parisien rendant hommage aux morts et otages d’İsraël, ceux-ci entretiennent la thèse des bienfaits de la colonisation, accommodent le sabordage d’une repentance maintes fois réclamée en Algérie par le haut commandement militaire et s’ingénient à dénoncer le pacte migratoire franco-algérien, ce régime spécial qui facilite depuis 1968 l’installation des ressortissant algériens dans l’Hexagone.

Que Boualem Sansal se rende en 2012, sur invitation des responsables du Festival international des écrivains, à Jérusalem et mentionne à la suite (par pure provocation ou non) « Je suis allé en İsraël et en suis revenu riche et heureux », cette déclaration d’amour envers le peuple juif nous laisse complètement indifférent tant demeure primordial notre attachement à la liberté de conscience, d’expression et de circulation.

Suffisamment intelligent pour saisir de quel côté du manche penchent les rapports fluctuants et agissants de la domination culturelle ou artistique, il surfe allégrement sur la vague des compliments à l’eau de rose mais semble, à l’inverse, avoir exécré notre contribution « Boualem Sansal, cosignataire de la tribune pro-Depardieu ».

Postée le 09 janvier sur « algeriecultures.com » elle disparaissait un jour après, et avec elle la vingtaine d’autres jusque-là consultables. İntitulé « Gérard Depardieu, cible d’un lynchage programmé ou irrécupérable naufragé de l’art ? », le texte précédent deviendra à fortiori tout autant introuvable au stade dudit portail, portail auquel nous n’avons plus directement accès à cause de l’intervention coercitive d’Amar İnghrachen. Son refus d’explications franches et argumentées valide la plausible instruction de pressions interlopes survenues juste au début de la promotion du livre Vivre.

Le compte à rebours. S’agit-il d’une pure coïncidence, d’un simple concours de circonstance à mettre à l’unique actif d’un administrateur répondant par allégeance aux réactions courroucées de Sansal, à la malveillance de son proche entourage, voire aux recommandions de l’éditeur parisien Gallimard ? Si la violente censure subie ne prive pas vraiment les internautes des deux documents cités (ils peuvent les lire sur la toile ou le net car le webzine Lematindalgerie.com les avait précédemment publiés), les réels pénalisés restent les impétrants, thésards ou doctorants désormais privés de référentielles analyses approfondies et documentées sur l’art moderne ou contemporain en Algérie.

Manquant d’une consistante historiographie, ce domaine souffre des dommageables appréciations d’encartés imposteurs, ces aplaventristes accaparés à cultiver les redondantes émanations autarciques ou archétypales du patrimoine. Sont-ils eux-mêmes à la manœuvre de la subite exclusion ou doit-on en définitive celle-ci à la saute d’humeur d’un type qui, recourant à une méthode digne des pavloviens de l’ex-union soviétique, aurait satisfait le vœu dysfonctionnel de quelques craintifs dont ferait partie intégrante Boualem Sansal ?

Ce natif de Theniet El Had a pourtant souscrit au manifeste dénommé « N’effacez pas Depardieu » et réclamé à travers lui de stopper le torrent de haine et les insidieuses sentences bellicistes dézinguant une figure de proue qui, avouera-t-il, « ne m’intéresse pas».

Le cosignataire de la pétition-plaidoyer ignore ainsi un bouc émissaire ou balourd marginal (que l’on peut dire sujet à une mort sur ordonnance) et affirme se préoccuper prioritairement des possibles déviances de son processus judiciaire.

Or, pour avoir grandi au rythme de sa filmographie (à l’origine de notre amour du cinéma), nous nous préoccupons du présent et de l’horizon de l’individu Depardieu sans toutefois le mettre sur le piédestal de l’impunité et de la sacralité (ou sacrale impunité), ni bien sûr étouffer davantage les réelles souffrances intérieurement ressenties par nombre de potentielles victimes.

Suite à la plainte réactivée par Charlotte Arnould, un magistrat de la chambre d’instruction a entériné la présence « d’indices graves ou concordants » et a mis le témoin assisté (qu’est aussi Depardieu) en examen. Déjà suffisamment contraignante, la procédure en cours de finalisation se suffit à elle-même et ne méritait pas, à notre sens, l’approche nocive déroulée le jeudi 7 décembre 2023 dans l’émission de « France 2 » Complément d’enquête. Nous avons trouvé inapproprié et tendancieux ce reportage de bout en bout à charge, soupçonnons qu’il put être diffusé dans le but inavoué de peser sur la délibération postérieure, d’influencer la décision (non-lieu ou poursuite jusqu’à l’audience du tribunal) que prendront les prochains juges. Pernicieux, il survenait d’autre part cinq mois après la confrontation organisée en juin 2023 entre la plaignante (Charlotte Arnould) et l’accusé (Gérard Depardieu).

Maladroit, le contre-feu qu’allumera le président Emmanuel Macron (le mercredi 20 décembre devant l’équipe de « C à Vous ») ne fut pas compris comme une réplique remettant au même niveau d’entendement le nécessaire combat féministe et l’élémentaire présomption d’innocence à laquelle a pleinement droit un Depardieu enlisé jusqu’au cou au sein du bourbier médiatique. İl croit sans doute que des avocats chèrement rémunérés réussiront à effacer de l’écran social de répréhensibles comportements à assumer, à convaincre les divers auditoires de sa capacité de changement.

Des excuses publiques du born again Depardieu arriveront-elles à calmer les plus rebelles du mouvement féministe, notamment celles convoitant de déconstruire la vision mythique de Paul Gauguin, ce que tentait de faire en mars 2022 l’exposition (déjà agencée par la Alte national galerie et le Ny carlsberg gliptotek de Copenhague) abordant au Museum sportal de Berlin les controverses fomentées autour de sa supposée pédophilie ? Confrontant le peintre à des artistes contemporains du Pacifique Sud, la manifestation Why are you angry ? (Pourquoi êtes-vous en colère ?) resituait le peintre dans son contexte et taraudait ce déstabilisant dilemme : était-il raciste, colonialiste, sexiste et pédophile ?

En grossissant les traits d’un personnage en train de prononcer en 2018 des remarques avilissantes et dégradantes, tenir des paroles obscènes et misogynes à l’égard de femmes puis d’une fillette de 11 ans sexualisée parce qu’assise sur le poney d’un haras nord-coréen, le magazine Complément d’enquête reconsidérait également « Le cas Depardieu » à la lumière des débats postcoloniaux, du positionnement idéologique des afficionados du wokisme et de son « succès damné » ou corolaire : la cancel culture. İl le fit sans émettre de nuances sur un homme « à la fois solaire et rempli de détresses », notifiera le comédien Patrick Chesnais.

Par contre, la monstration Why are you angry ? s’attardait sur « plusieurs facettes de Gauguin (…), plusieurs nuances de gris (car) il n’est pas facile de percer sa personnalité (…), parce qu’il est entouré d’un mythe. Un conte de fées qu’il a créé autour de lui-même. Comme le font les stars de nos jours », résumait en 2022 le curateur Ralph Gleis.

Aux yeux des révisionnistes de l’heure (appartenant surtout au milieu anglo-saxon), les toiles tahitiennes de l’ancien Nabis (Gauguin) ne laissaient pas suffisamment transparaître l’engagement anticolonialiste. Plutôt que d’y voir un paradis perdu et imaginaire, ils décèlent plutôt le pouvoir européanisant de l’expression du sensible. Leur déconstruction postcoloniale de la mythologie apologique de Gauguin suggère de boycotter des créations incontournables (elles assurent pourtant l’appréhension exhaustive du processus mental inhérent à l’évolution de la modernité artistique), insiste sur la vision commerciale, impérialiste, paradisiaque et racialisée de la Polynésie, accentue l’anachronisme des relations amoureuses pour mieux mettre en exergue la présumée pédophilie du peintre, rejoint et proroge en somme les actuels reproches que formulent des mouvances affiliées à la vague #MeToo.

Dépréciant les innovations formelles de Paul Gauguin, les plus radicales d’entre elles ambitionnent de l’extraire du champ artistique et renouvellent cette volonté extrême vis-à-vis de Gérard Depardieu. C’est parce que, contrairement donc à Boualem Sansal, nous suivons, depuis au moins cinq décennies, son itinéraire cinématographique que nous lui suggérons d’énumérer les dérives rhétoriques de néo-bourreaux faisant fi de la remarque de l’ancien directeur du Tate Modern, Vicente Todolí, lequel soulignait à propos de la production du peintre. « L’œuvre est l’œuvre, une fois celle-ci créée, elle n’appartient plus à l’artiste, mais au monde ».

À la suite d’une exposition que la National Gallery de Londres consacrait (jusqu’au 26 janvier 2020) à ses portraits, Farah Nayeri faisait publier le lundi 18 novembre 2019 (au sein du New York Times) l’article « İs it time Gauguin got canceled ? » (textuellement « Pourquoi Gauguin est-il problématique? » mais que nous traduisons par « Est-il temps d’effacer Gauguin ?). Appelant à repenser son legs pictural à l’aune de relations sexuelles partagées avec de jeunes Polynésiennes de 13 ou 14 ans, à « (…) une époque de sensibilité publique accrue aux questions de genre, de race et de colonialisme », la journaliste émettait déjà l’hypothèse de « supprimer » toute l’œuvre élaborée à Tahiti. L’historienne de l’art Ashley Remer enfonçait le clou en arguant que Gauguin « (…) était un pédophile arrogant, surestimé et condescendant. ».

Les deux adhérentes au déviasionnisme poussaient les institutions culturelles à une réévaluation et les textes ou cartels (que les commissaires londoniens avaient affichés sur les murs pour avertir les visiteurs) assertaient que, « Nul doute que Gauguin a tiré parti de sa position d’Occidental privilégié pour profiter de toutes les libertés sexuelles dont il disposait ».

Une identique avalanche d’opinions négatives incitant aujourd’hui à relire la filmographie de Gérard Depardieu, ou bien à l’interdire, le porte-parole de la Radio télévision suisse (RTS), Marco Ferrara, annonçait le 31 décembre 2023 devoir retirer les longs métrages dans lesquels l’ex-bankable du 7ème art incarne « un des rôles principaux (car) lorsque nous sentons que le public peut se sentir majoritairement heurté par une œuvre ou une personnalité jusque-là acceptée, nous l’écartons ponctuellement de notre programmation ». Persona non grata, l’enfant-voyou de Châteauroux a, par ses délictueuses attitudes, dilapidé son capital créateur et affectif au point de se voir partout blacklisté.

Notre modération compassionnelle est à la hauteur de celle ressentie quand Zinedine Zitane donna, le 09 juillet 2006, le fameux coup de tête au défenseur italien Marco Materazzi. Encaissée et d’une certaine façon excusée, l’incontrôlable pulsion n’ébranlera pas sa carrière footballistique, ne gommera pas une image auréolée de succès. À contrario, les malsaines addictions de Depardieu terrasseront probablement une aura magnifiée jusque-là largement admise.

Si plusieurs de ses premiers protecteurs, ou apôtres interventionnistes, se sont désistés, Boualem Sansal prendra soin de s’éloigner silencieusement d’une compromettante « histoire de mœurs » risquant fort de dévoyer la promotion de l’ouvrage Vivre. Le compte à rebours. Convoqué à ce titre le 12 janvier 2024, cette fois sur le plateau de Point de vue (le Portail vidéo du Figaro Live), il décryptera, en compagnie du journaliste Timothée Dhellemmes, l’actualité du moment, répondra aux questions posées sur l’islamisme, l’arrêt du détachement des imams étrangers en France, la guerre entre İsraël et le Hamas, le wokisme et ses prolongements mais pas sur le curieux soutien à Depardieu.

La dérangeante implication ayant été probablement volontairement évacuée en amont, il louera l’efficacité des ordinateurs quantiques et de l’intelligence artificielle, de ce narratif scientifique capable, d’après lui, de garantir un avenir serein pour un Homme désirant « trouver la solution qui le mettrait à l’abri de la souffrance et de la mort » (Boualem Sansal, in Le Monde 12 janv. 2024). Puisque la Terre-mère est vouée à disparaître dans un trou noir et que les religions se montrent incapables à capter la réalité de la catastrophe à venir, de surcroît à proposer une solution de rechange ou une échappatoire viable, les héros esseulés Jason et Paolo se voient attribuer la lourde charge de choisir les « élus » autorisés à monter au sein du « vaisseau de sauvetage interstellaire ». Leur embarras sur les critères sélectifs à privilégier traduirait « la compassion que nous devons éprouver à l’égard de ceux qui ne nous ressemblent pas» (İbidem).

Manifestement, la commisération que Boualem Sansal octroie à Gérard Depardieu se limite au compte à rebours qui le sépare du procès et de ses réquisitions. Au fil de l’instruction, le magistrat habilité ordonnera des actes d’enquête, des expertises ou auditions, et il n’est pas sûr que « L’Ours Gégé » sorte psychologiquement indemne de l’essorage judiciaire.

Aussi, et comme le stipulait à l’égard de Gauguin la commissaire danoise Line Clausen Pederse, « Ce qu’il reste à dire de lui, c’est pour nous de mettre au jour sa part d’ombre », en quelque sorte les fantômes destructeurs qui l’encouragent à s’autodétruire. İl s’agit bien, en fin de compte, de statuer objectivement sur « Le Monstre Depardieu » dans une ambiance plus apaisée, cela de façon à sereinement aborder les « angles morts » d’une polémique que l’association Metoomedia veut absolument et impérativement connecter aux nouvelles moralités. Nonobstant, si le lynché de prédilection (l’animal totem ou parangon Depardieu) venait soudainement à vraiment disparaître (décès que, évidemment, nous ne souhaitons pas) que retiendraient de lui les journaux du jour, du soir ou du lendemain ? Qu’il fut, de son vivant, le « pervers cochon » infréquentable ou le sublime et virevoltant Cyrano de Bergerac ?

Saâdi-Leray Farid, sociologue de l’art et de la culture

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