Abdelmadjid Tebboune a fait des déclarations particulièrement odieuses et graves sur Boualem Sansal arrêté le 16 novembre et placé en détention provisoire.
Comment on en est arrivé qu’un chef de l’Etat s’en prend ainsi à un prisonnier d’opinion incapable de se défendre ? Abdelmadjid Tebboune a déclaré au sujet de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal : « Vous envoyez un imposteur qui ne connaît pas son identité, ni son père, et qui dit que la moitié de l’Algérie appartient à un autre État (le Maroc, NDLR) ».
Un homme, chef de l’Etat à la tête d’un grand pays, n’a pas et ne doit pas tenir ce genre de discours de caniveau. Cette accusation qui condamne Boualem Sansal et porte atteinte à son intégrité morale notamment et avant la justice ne se prononce sur son éventuelle culpabilité est un grave précédent.
Cette déclaration, gravissime faite lors de son discours prononcé ce dimanche devant les deux chambres réunies au palais des nations à Alger, clot définitivement l’espoir de le voir bénéficier de la fameuse grâce présidentielle rendue publique fin de semaine. Mais pas seulement, elle imprime pour le reste de la mandature une gouvernance vengeresse et erratique.
Le chef de l’Etat n’est pas à une première grave accusation contre un détenu d’opinion sans défense. Rappelons-nous que le journaliste Khaled Derarni a été qualifié de « khabarji » par le même Tebboune au cours d’une rencontre avec la presse.
La rédaction