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Brahim Merad, directeur de campagne de Tebboune, est une provocation, selon le RCD  

Atmane Mazouz

Atmane Mazouz

La nomination d’Ibrahim Merad, l’actuel ministre de l’Intérieur, comme directeur de campagne du président Abdelmadjid Tebboune, a suscité l’ire du Rassemblement pour la culture et la démocratie, qui a qualifie cette décision de « provocatrice ».

La saillie du parti de Atmane Mazouz portant sur la présidentielle anticipée du 7 septembre ainsi que sur la situation politique du pays est formulée dans le communiqué rendu public, mercredi dernier, à l’issue de la réunion en session extraordinaire de son  secrétariat national,  le mardi 06 août 2024,  au siège national du parti  d’Alger.

« Avec la désignation du ministre de l’intérieur, des collectivités locales et de l’aménagement du territoire comme directeur de campagne du chef de l’Etat pour un second mandat, le discrédit qui frappe cette élection vire à la provocation », juge d’emblée  le parti de l’opposition démocratique. « Pourtant, les tenants du système savent déjà à quoi peut mener une humiliation infligée aux populations et au pays », assène le communiqué du Secrétariat national du  RCD qui  est revenu sur ce qu’il a qualifié de  » chaos » qui a caractérisé la conférence de presse de Mohamed Charafi, chef de l’autorité dite « indépendant » de la l’organisation et de la surveillance des élections (Anie). 

Pour le parti de Atmane Mazouz, le spectacle affligeant offert à la vue du monde entier, via les caméras de la télévision nationale, par l‘islamiste Mohamed Chargi et ses collaborateurs révèle que « le scénario du 7 septembre (la date des élections présidentielles) est également pré-écrite et que le deal est fragile dans le sérail (…) Il (le spectacle) montre directement l’échec de l’administration dans son ensemble ».

Le parti qui promet d’investir la rue à l’occasion du prochain rendez-vous électoral a souligné qu’il a demandé à ses militants de prendre langue avec les Algériens pour les convaincre que « le salut en dehors des élections présidentielles est possible en poussant le régime, qui détient encore le pouvoir effectif, à ouvrir une discussion sans exclusive  pour rechercher une sortie de crise, en développant des outils consensuels sui restituent la confiance des populations et graduellement la souveraineté comme garant de l’unité, de la mobilisation des forces vives du pays et de rempart contre la politique de division et des visées étrangères. »

« Dans ce sens et pour changer le rapport de force qui hâte cette option, cela commence par la mobilisation des segments sociaux patriotiques et dans une large mesure acquis à l’alternative progressiste « , préconise le RCD dont les interventions publiques doivent, d’une part,  mettre  l’accent  « sur l’échec déjà consommé de la farce du 7 septembre donc de l’entreprise du renforcement de l’autoritarisme ».

D’autres part, « contribuer à construire un large pôle de résistance, de débats et d’initiatives en faveur de l’alternative démocratique et de la souveraineté du peuple. » 

Car, argumente le RCD, « devant  l’option du pire prise par  le régime,  nous devons continuer à opposer le choix de l’avènement du changement pacifique, transitionnel et graduel dont le pays ne peut faire l’économie pour la paix, la stabilité et le développement ».

Rappelons que le Rassemblement pour la culture et la démocratie a pris la décision de boycotter la prochaine mascarade électorale, car il estime que les conditions propices à la libre concurrence ne sont pas réunies.

Samia Naït Iqbal

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