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Brahim Saci retrouve son recueil perdu

L’enfant arrive à Paris, la ville de toutes les lumières. L’ambiance est bonne, vivante, coloriée. Le père est là, protecteur, le sourire au coin des lèvres. L’enfant pense encore à cette belle Kabylie qu’il vient de quitter. Mais il faut oublier ces bonheurs passés sur la montagne pour espérer s’accrocher dans cette grande cité.

Cet enfant grandira et racontera ses pérégrinations dans des livres de poésie. Brahim Saci n’a rien oublié. Au 54 rue des maraichers, dans le vingtième arrondissement de Paris, il y avait son deuxième village. « Adieu ce bar restaurant hôtel, qui a traversé les époques à tire-d’aile, où se retrouvaient les amis et les frères, autour d’un couscous ou d’un verre », écrit Brahim Saci, dans son 22e recueil de poésie, intitulé, Le Recueil perdu. Préfacé par Jean-Pierre Luminet, ce nouveau livre continue le voyage poétique ininterrompu de Brahim Saci.

On y retrouve son monde, ses aspirations à des jours meilleurs, ses quêtes salvatrices de spiritualité, ses chagrins et sa vision de l’existence. C’est un mot fort de l’écrivain Jean Giono qui introduit ce nouveau recueil : « Perdre est une sensation définitive : elle n’a que faire du temps. Quand on a perdu quelqu’un, on a beau le retrouver, on sait désormais qu’on peut le perdre ».

Proche de Taos Amrouche, Jean Giono avait fait partie du jury Goncourt ; il avait avoué, plus tard, qu’il ne votait que pour les livres édités par Gallimard. Voilà une affirmation qui situe bien les enjeux cachés des prix littéraire, y compris les plus prestigieux. Brahim Saci n’écrit pas pour avoir des prix littéraires ; il se fait plaisir en faisant voyager ses lecteurs, tout en n’attendant pas grand-chose des plus puissants de ce monde encerclé par le mensonge.

La préface de Jean-Pierre Luminet est intitulée : Les vertiges du cœur et du monde. Vaste programme qui tente de saisir la vérité de la création poétique. Astrophysicien, écrivain, poète, Jean-Pierre Luminet semble apporter la lumière au gré de ses passages, au gré de ses regards, au gré des mots qu’il écrit, souvent avec une belle magie.

A la recherche de son recueil perdu, Brahim Saci sait apporter de l’espoir à ses lecteurs ; il aime dialoguer avec eux : c’est ce qu’il fera ce dimanche 23 novembre 2025 à l’occasion du 300e café littéraire parisien de l’Impondérable, au 320, rue des Pyrénées, à partir de 18h. L’entrée est libre et la rencontre sera certainement conviviale et festive !

Youcef Zirem

Le recueil perdu de Brahim Saci, éditions du Net, 2025

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