Site icon Le Matin d'Algérie

Campagne de plantation d’un million d’arbres : « Khadrâ bi idhn Allah » !

Un million d'arbres à planter

C’est depuis la commune d’Aït Agouacha, dans la daïra de Larbaâ Nath Irathen (Kabylie), que le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Yacine Mehdi Walid, a donné ce samedi 25 octobre le coup d’envoi de la campagne nationale de reboisement, en présence du ministre de la Jeunesse chargé du Conseil supérieur de la jeunesse.

Sous le slogan « Khadrâ bi idhn Allah » (“Verte, par la volonté de Dieu”), – un slogan qui interroge tout de même – l’opération ambitionne de planter un million d’arbres à travers le pays, avec pour objectif déclaré la restauration du couvert végétal et la lutte contre les effets du changement climatique.

L’événement a rassemblé responsables locaux, associations, jeunes et représentants du mouvement environnemental, traduisant la volonté des pouvoirs publics d’impliquer la société civile dans un projet à dimension nationale.

Mais derrière les discours officiels, les limites structurelles du dispositif de reboisement algérien demeurent entières. Chaque année, des campagnes similaires sont lancées avec enthousiasme, sans que les bilans ne traduisent une réelle progression de la densité forestière.

Faute de suivi technique, d’entretien des jeunes plants et de coordination entre les institutions, une grande partie des arbres plantés ne survivent pas à la première saison sèche. Tout ça pour un opération de communication donc ? C’est à le croire et à regretter quand on voir la débauche de moyens et d’argent pour si peu de résultat.

La question du modèle de gouvernance environnementale se pose dès lors avec acuité. La réussite d’une telle campagne dépend avant tout d’une planification rigoureuse : choix des espèces adaptées aux zones écologiques, préparation des sols, mobilisation de moyens humains et logistiques, et surtout, pérennisation du reboisement par un encadrement local durable.

Dans un pays où la couverture forestière reste inférieure à 12 % du territoire, le défi est autant écologique que politique. Face aux conséquences du dérèglement climatique – sécheresses, érosion, incendies récurrents – la restauration du patrimoine forestier exige une vision de long terme et une cohérence entre les politiques agricoles, hydriques et urbaines.

Le lancement de la campagne « Khadrâ bi idhn Allah » traduit sans doute une volonté de réconciliation entre l’État et la nature, mais elle rappellera aussi, à terme, que les arbres plantés aujourd’hui ne seront un succès que si le pays s’engage réellement dans la culture de la continuité et du suivi, bien au-delà des slogans et des inaugurations officielles.

La Rédaction 

Quitter la version mobile