L’Afrique du Sud a éliminé le Maroc (2-0) en huitième de finale au terme d’une performance très aboutie, le 30 janvier au stade Laurent Pokou de San Pedro. Après cette victoire contre l’un des grands favoris de la compétition, les Sud-Africains affronteront le Cap-Vert lors du prochain tour.
Les Lions de l’Atlas n’ont pas rugi. Ils ont plié devant les Bafana-Bafana. Il faut dire que l’équipe était méconnaissable. Sans fond de jeu. San Pedro a dit adieu à la 34e édition de la CAN avec une énorme surprise, après ce dernier billet distribué pour les quarts. La veille, les Ivoiriens avaient sorti le Sénégal, grand prétendant au titre. Ce soir, c’était au tour des Marocains de prendre la porte. Une nouvelle déconvenue en CAN pour ceux qui avaient fait rêver tout un continent lors du dernier Mondial au Qatar.
Dans la capitale du district du Bas-Sassandra, les Marocains ont dû se passer de Hakim Ziyech et de Sofiane Boufal, tous deux blessés. Le coach Walid Regragui avait choisi Youssef En-Nesyri, accompagné par Amine Adli et Abdessamad Ezzalzouli devant.
En défense, c’était le retour de Saïss dans l’axe avec Aguerd, et de Mazraoui à gauche. Au milieu, il y avait du classique avec Sofyan Amrabat, Selim Amallah et Azz-Edidine Ounahi.
Pour l’Afrique du Sud, Hugo Broos avait reconduit le même onze que face à la Tunisie. Les Aigles de Carthage n’avaient pas réussi à prendre les devants face aux Bafana Bafana, et étaient sortis dès la phase de groupe. Même résultat pour les Marocains qui ont manqué de cohésion et de rigueur dans les transmissions et le finish.
Les Lions manquent le coche
Ce fut un peu la même histoire pour les Lions de l’Atlas, qui sont rentrés au vestiaires sans le moindre but en première période. Entre Ounahi, bien placé et qui hésitait à frapper (26e), l’énorme occasion de Adli qui s’emmêlait un peu les pinceaux avant de tirer (45e) et Amallah qui manquait le cadre (45e+1), les hommes de Walid Regragui n’étaient pas récompensés.
Le Maroc avait 45 minutes pour trouver la solution et prendre l’avantage. Le dernier duel en CAN qui remonte à 2019 avait été favorable aux coéquipiers de Romain Saïss lors de la troisième journée de phase de poules sur un score étriqué (1-0). Mbark Boussoufa avait fait sauter le verrou à la… 90e minute.
Mais le scénario de 2019 n’était plus qu’un lointain souvenir. À San Pedro, l’Afrique du Sud, considérée comme outsider, a fait taire les 19 000 spectateurs en ouvrant le score grâce à Evidence Makgopa (57e). Le joueur des Orlando Pirates trompait Bounou d’une frappe à ras de terre en ouvrant son pied droit.
En fin de rencontre, le Maroc avait la balle de l’égalisation au bout des pieds après une main de de Mothobi Mvala. Hakimi se charge du pénalty, mais le ballon du Parisien heurtait la barre transversale. À la 85e minute, le Maroc était déjà au bord de l’élimination. Dans les arrêts de jeu, les Lions ont dû se passer de Sofyan Amrabat, exclu, et tenter le miracle à dix. Mais juste après, ce fut à nouveau le coup de massue. L’Afrique du Sud doublait la mise d’un tir direct imparable. Teboho Mokoena trouvait la lucarne de Bounou (95e+5).
Lors de la dernière CAN au Cameroun, le Maroc s’était fait éliminer par l’Égypte au stade des quarts de finale. Une nouvelle fois, les Lions de l’Atlas se loupent. Décidemment, cette CAN en Côte d’Ivoire est surprenante.
Hugo Broos coach de l’Afrique du Sud : « C’est une joie immense. C’est très spécial de battre le Maroc. C’était important d’ouvrir le score. Les joueurs ont été disciplinés, ils ont suivi les consignes. Le plus important, c’était de monter en puissance durant le tournoi. J’ai toujours cru en mon groupe et le plus important, c’est que les joueurs soient en confiance. Nous avons été très critiqués en Afrique du Sud, mais je sais ce que je fais. Il n’y pas de secret, juste le travail quotidien. Nous n’avons pas de grands joueurs, il fallait être collectif, ne pas laisser d’espace. »
Walid Regragui, coach du Maroc : « Félicitation à l’Afrique du Sud. Il nous a manqué de l’efficacité. Le premier but de l’Afrique du Sud nous a fait entrer dans le match. Le penalty arrive à un moment important et le rater nous a donné un coup derrière la tête. Nous n’avons pas été assez patient dans la construction du jeu contrairement aux Sud-Africains. J’assume cette élimination, c’est ma responsabilité. Je suis déçu pour le public qui nous a soutenu. »
Romain Saïss, capitaine du Maroc : « C’est difficile ce soir. Nous sommes tristes pour nous-mêmes, et tous les Marocains qui attendaient énormément de nous. Cette CAN est un peu folle, on aurait dû faire mieux. Il faut arriver à tuer les matchs surtout lorsque l’on a les situations. Il va falloir relever la tête et ne plus commettre ce genre d’erreur. »
Avec RFI