Mardi 1 janvier 2019
Ce pauvre Sylvestre, un inconnu dans sa propre fête
Le monde entier, des milliards d’êtres humains, viennent à sa fête chaque année et communient avec un enthousiasme débordant, comme en aucun autre jour. Mais personne ne connaît ni ne prête attention à ce Saint dont on mentionne le nom machinalement, « ce soir, c’est la veillée de la Saint Sylvestre ».
Canonisé au IVème siècle lors du célèbre concile de Nicée, sa mémoire fut perdue au sein de l’Église elle-même. Il faut dire que ce pauvre homme a le don de se rendre invisible car son image fut éclipsée dans l’histoire catholique par un autre géant, l’empereur Constantin.
C’est d’ailleurs si vrai, cette invisibilité, que je me suis repris à deux fois avant de trouver sur « Google images » son portrait car on me propose avant, au moins deux cent photos du réveillon. Il a fallu ruser avec Google et lui poser comme requête « Saint Sylvestre concile de Nicée ». Une ruse qui a fonctionné, l’être humain a toujours une longueur d’avance sur les plus puissants algorithmes, sa perversité intellectuelle.
Une image qui, d’ailleurs, ne sera pas publiée car le rédacteur en chef me rappelle toujours, très élégamment, à mon cours de droit sur la propriété intellectuelle que j’enseigne. Il remplace avec une image de sa banque de données. Il a raison, je l’en remercie !
Revenons à Sylvestre. Après une nuit folle pour certains, comme Alka Zeltzer, je vous encourage à consulter sur Internet, au moins une fois dans votre vie, une rapide biographie de celui qui vous invite à tant de hurlements de plaisir et de ripaille le 31 décembre.
Je suis totalement athée mais c’est pas interdit de rappeler un peu de culture, non ?
D’autant que je trouve en toutes occasions l’opportunité de tacler les croyants (gentiment), eux qui fêtent si souvent ce qu’ils ne maîtrisent que très peu, voire pas du tout. C’est ainsi que je n’ai cessé de fustiger cette société musulmane, si antisémite, violemment même pour une majorité, qui place l’Aȉd El Kébir au plus haut sommet des fêtes confessionnelles.
Un juif, pas n’importe lequel puisque c’est le patriarche des patriarches, est fêté avec la plus grande dévotion religieuse par ceux-là mêmes qui les envoient en enfer à chaque phrase prononcée.
Mais les catholiques ne font pas moins dans la performance comique. Ils ont mis à l’index les juifs, pendant deux mille ans, allant jusqu’à les assassiner en masse. Et tout cela, au nom d’un prophète dont ils vouent un culte sans raison et sans mesure, Jésus, un juif, fils de juifs.
« Vous êtes de mauvaise foi, Monsieur Sid lakhdar ! Vous savez très bien que nous fêtons un moment qui marque une point cosmique pris comme base de temporalité, c’est à dire le basculement de l’année signifié par la fin du cycle complet de rotation de la Terre autour du soleil ».
Oui mais j’aime être de mauvaise foi, parfois, avec ceux qui en sont les champions, à tout moment, les croyants illuminés. On a le droit à sa petit pointe d’humeur lorsque ceux qui vous font face ne sont pas dans l’humour, pas du tout. Ou alors, abstenez-vous de nommer ce moment festif « «St Sylvestre » et d’en rester à l’expression commune, celle du « Jour de l’an ».
Un petit rappel sympathique, les pays hispanisants, l’Espagne et ses anciennes colonies, dont la population est une très grosse partie de l’humanité, évoquent la « Nochevieja » (la vielle nuit). Un moyen d’oublier le Saint de la journée, un paradoxe pour une nation si marquée historiquement par le catholicisme et qui l’avait fait savoir (le temps du passé s’impose) en faisant couler des fleuves de sang.
Alors, moi je suis allé vers ce triste inconnu qui nous a invités à la fête et à qui le monde des croyants a tourné le dos.
Bonne année, Sylvestre !