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Chagos : le gouvernement de transition conteste le traité UK-Maurice et réclame le retour des Chagossiens

Me Larifou

Le 9 novembre 2025, Me Saïd Larifou, avocat conseil du Gouvernement de Transition de l’archipel des Chagos, a publié un communiqué visant à clarifier la situation politique et juridique autour du traité signé le 22 mai 2025 entre le Royaume-Uni et la République de Maurice.

Selon Me Larifou, ce traité, bien qu’il reconnaisse la responsabilité britannique dans la déportation forcée du peuple chagossien, ne prend pas en compte l’ampleur du traumatisme historique causé par ces crimes coloniaux et ne répond pas aux aspirations légitimes du peuple à retourner sur ses terres.

L’archipel des Chagos, situé stratégiquement dans l’océan Indien, a été le théâtre de déportations massives dans les années 1960 et 1970. Les Chagossiens ont été contraints de quitter leur territoire, laissant derrière eux leur histoire, leur identité et leur culture. Le communiqué souligne que l’accord UK-Maurice a été conclu sans le consentement des Chagossiens et constitue, selon le Gouvernement de Transition, un déni de leur existence et de leurs droits fondamentaux.

Me Larifou rappelle que, malgré la reconnaissance officielle de la responsabilité britannique, les conséquences du passé restent présentes. Les Chagossiens vivent encore les séquelles de l’exil forcé, et leur droit au retour sur leur archipel demeure non réalisé. Le Gouvernement de Transition met ainsi en avant la nécessité d’une démarche qui respecte pleinement la souveraineté et les droits du peuple chagossien.

Outre les actions diplomatiques engagées auprès des Nations Unies, des organisations internationales et panafricaines, le communiqué annonce le lancement d’un recours judiciaire visant à réexaminer la validité du traité UK-Maurice. Le Gouvernement de Transition affirme ne reconnaître aucun effet juridique à cet accord sur le destin de l’archipel et conteste la légalité internationale de l’occupation et des activités menées sur les Chagos sans le consentement de leur population.

Ce communiqué met également en lumière le rôle persistant du droit international dans la reconnaissance des droits des peuples dépossédés. Il s’inscrit dans un combat de longue haleine pour rappeler que le passé colonial continue d’affecter la vie de milliers de Chagossiens, et que leur retour sur l’archipel est non seulement un impératif moral, mais également un droit fondamental à faire valoir sur la scène internationale.

Le message de Me Larifou est clair : tant que le peuple chagossien n’aura pas été consulté et que ses droits ne seront pas pleinement reconnus, tout accord sur le territoire des Chagos reste contesté et juridiquement fragile.

Mourad Benyahia 

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