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Chute de neige : émerveillement, enclavement puis paralysie

REGARD

Chute de neige : émerveillement, enclavement puis paralysie

Le temps neigeux a des effets bénéfiques avérés autre que l’aspect décoratif évident.

La neige est non seulement l’engrais du pauvre à cause de la protection qu’elle offre au sol contre le gel et les déperditions de chaleur, mais également une ressource hydrique de qualité.

Quant aux effets maléfiques du temps neigeux, ils vont de l’entrave à la paralysie. Ces effets sont provoqués entre autres par la démotivation et la désorganisation des services face à ce genre de perturbation météorologique. La meilleure représentation que l’on puisse faire de la neige en Algérie est l’image de Janus : la divinité romaine des commencements et des fins, symbolisée par une tête avec deux visages opposés.

La neige comme symbole de pureté de paix et de grâce, par le temps qui court, est devenue la négation de ces attributs soient : la désolation, le calvaire, l’inaction et l’incapacité.

De toute évidence, ce phénomène hivernal commence à susciter sérieusement l’inquiétude que ce soit dans les grands ensembles urbains ou en campagnes à cause du désordre ambiant (aéroports fermés, artères bloquées, activités paralysées, approvisionnements interrompus, stress, détresse et en bout de ligne des troubles sociaux).

En absence d’une volonté politique capable de mettre en place un dispositif intégré de gestion au niveau tactique, stratégique et opérationnelle, les chutes de neige continuent à impacter la vie socioéconomique.

En Algérie, nous sommes loin des conditions extrêmes (tempêtes avec des bordées de neige importantes, verglas persistant, blizzard etc..). L’événement «chute de neige» n’est pas inhabituel, il fait partie des situations hivernales touchant principalement les régions de hautes altitudes.

Pour circonscrire ce phénomène, il faut tout juste s’organiser et créer un service de déneigement dans les zones concernées.

En effet, le pays n’est pas matériellement pauvre, financièrement en faillite et techniquement stérile pour qu’une côte de 10 cm de neige le paralyse. Contrairement aux autres aléas, les chutes de neige sont prévisibles et sont généralement annoncées avant leur occurrence, ceci par le biais du bulletin météo spécial.

Les wilayas sont les premières sur l’information, cependant leur système de réponse tarde à se mettre en branle ce qui complique davantage la situation. Systématiquement, chaque épisode neigeux implique la paralysie puis l’intervention timide et enfin l’association du militaire.

Les citoyens des zones à risque climatique doivent appliquer la norme en vigueur dans plusieurs pays qui stipule qu’il est nécessaire de s’organiser afin de survivre trois jours à un sinistre, avec leurs propres moyens et sans aucun secours ni support extérieur.

Cette démarche ne sous-entend pas le désengagement des autorités et des services publics face aux situations d’urgence, mais dans le but d’atténuer les conséquences fâcheuses d’un éventuel désordre climatique.

Auteur
D. Gaham

 




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