19 avril 2024
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Colonisation : une commission d’historiens algéro-français

Les chefs du FLN/ALN
L’histoire de la guerre d’indépendance et de la colonisation est un sujet brûlant entre l’Algérie et la France.

Cinq ans après sa première visite, Emmanuel Macron est en Algérie pour trois jours, à l’occasion du premier déplacement à l’étranger de son deuxième mandat.  De nombreux dossiers ont été évoqués par les deux chefs d’Etat. Notamment l’histoire de la colonisation et la coopération économique.

Aucun faux pas. Le séjour suit usqu’à présent le plan établi au préalable par les cabinets des deux chefs d’Etat. Après une visite commune au monument du Martyr, haut lieu de la mémoire algérienne de la guerre d’indépendance, tous deux ont eu un entretien en tête-à-tête, avant de s’exprimer conjointement face à la presse. Si Tebboune a insisté sur une coopération respectueuse et d’égal à égal. Emmanuel Macron a notamment annoncé la création d’une commission d’historiens français et algériens sur la colonisation et la guerre.

Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune ne se sont pas quittés après leur poignée de main, à l’arrivée du premier à l’aéroport d’Alger-Houari-Boumédiène. Tous deux ont passé en revue les troupes avant les hymnes nationaux.

Les deux présidents ont eu leur premier échange dans un salon de l’aéroport, entourés de leurs principaux ministres. Emmanuel Macron s’est ensuite rendu au mémorial du Martyr, passage obligé dans les visites officielles en Algérie, avant de rejoindre Abdelmadjid Tebboune au palais présidentiel d’El Mouradia, sur les hauteurs d’Alger. Les deux chefs d’État ont eu leur premier entretien en tête-à-tête.

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Pour clore cette première journée, un dîner a été organisé en l’honneur du président français au Palais du peuple. Une déclaration conjointe y a été prononcée.

La question de la mémoire bien sûr, toujours sensible ; celle-ci avait occasionné une brouille entre Alger et Paris en octobre dernier, quand Emmanuel Macron avait reproché au système politico-militaire algérien d’« exploiter une rente mémorielle » et s’était interrogé sur l’existence de la nation algérienne avant la colonisation.

« Nous avons un passé commun, complexe, douloureux »

Les présidents Macron et Tebboune doivent aussi aborder des questions diplomatiques et de sécurité, comme la lutte contre le terrorisme et la situation au Mali, alors que la France vient de retirer ses derniers soldats du pay, ou encore la relation avec la Russie, sur laquelle les deux pays ont des divergences et qu’Emmanuel Macron veut, selon l’Élysée, aborder en toute franchise.

La question de l’intervention militaire russe en Ukraine doit aussi être évoquée. Pour Paris, c’est un sujet majeur, qui a des conséquences sur la vie quotidienne des Français, notamment en matière énergétique. L’Élysée affirme qu’Emmanuel Macron n’est pas venu chercher du gaz en Algérie. Mais cela ne l’empêchera pas d’en parler. La PDG d’Engie fait d’ailleurs partie de la délégation française, rappelle Claire Fages.

Dans la soirée, et quelques heures après le début de la visite du chef d’État français, Abdelmajid Tebboune a salué des « résultats encourageants » qui permettent de « tracer des perspectives prometteuses ». Il a insisté sur la détermination des deux pays à « aller de l’avant » et « intensifier les efforts afin de rehausser les relations ». Le président algérien a notamment évoqué une « intensification des visites de haut niveau ».

Emmanuel Macron, quant à lui, a annoncé l’établissement d’une commission mixte d’historiens algériens et français pour étudier les archives sur la colonisation et la guerre d’Algérie. « Nous avons un passé commun, (…) complexe, douloureux », a déclaré le président réélu en mai dernier. Lui et Abdelmajid Tebboune ont « décidé ensemble » la création de cette commission qui sera chargée de « regarder l’ensemble de cette période historique », « du début de la colonisation à la guerre de libération, sans tabou, avec une volonté (…) d’accès complet à nos archives ».

Avec RFI

9 Commentaires

  1. Mise en garde : à tous les historiens, des deux rives, qui se respectent bien-sour, ne vous noyez pas dans l’historiographie officielle, vous allez perdre, non seulement votre probité mais aussi votre dignité. B. STORA en l’occurrence est l’examp le plus édifiant! Historien reconnu par ses pairs (M. Harbi) et jusque-là libre. Il vient de se faire « harakiri ». La solution est dans les mains de l’état Français. C’est d’ouvrir, sans condition ni censure, les archives aux historiens des deux rives mais, à l’heure actuelle, je doute qu’il le fasse car probablement compromettant pour ses intérêts immédiats (comprendre : il a encore des relais dans le sérail algérien)

    • « Mise en garde : à tous les historiens, des deux rives, qui se respectent bien-sour, ne vous noyez pas dans l’historiographie officielle… » Mais n’est-ce pas le but de la vraie manœuvre ? Noyer le problème dans une histoire officielle ?

      Je swi d’accord avec toua, deux foua n’est pas coutume,encore. Mais à mouatier solma. Car L’objectif n’est pas tant la vérité , mais de s’accorder sur une histoire officielle. Quand tu vois que même des sommités intellectuelles comme Boukrouh ne veulent pas en démorde sur la necessité de régler ce problème de mimwar avant toute chose , ne pense-tu pas que c’est kamim bien vu ?

      Comme disait Clemenceau . Quand tu veux enterrer un problème il faut créer une …. ? Comme disait Clemenceau .

      Ceci dit je trouve que cette idée est la solution la moins mauvaise entre l’oubli et le conflit permanent.

      Sur la forme,sur la forme kane , cela permettra de retirer le gros nonos aux gardiens du temple. Et peut-être que cela nous sortira de la mythologie. Je dis peut-être . Car qui s’intéressera à la vraie histoire ? Ce que les gens aiment c’est timucuha, lemhadjiyates .

  2. Le souci est que la société a perdu l’autonomie de pensée en croyant avoir un état, un état qui gère ses affaires par délégation. Elle lui a abandonné, de force ou par naïveté, les initiatives dans tous les domaines.
    Il est même anormal que les tenants de cet eta ne façonnent pas le monde de manière à ce qu’il corresponde à leurs intérêts.
    L’histoire n’est pas une image fidèle de ce qui s’est passé mais un récit construit, orienté, souvent au profit de celui qui paie le salaire de l’historien.
    L’archive, le document, sont interprétables soit pour répondre à des questionnements, ou pour construire une mythologie.

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