Le titre « Promotion à l’Algérienne : comment grimper l’échelle du ‘principe de Peter' » vise à mettre en lumière de manière satirique la manière dont le « principe de Peter » s’applique dans l’administration algérienne. Voici une explication détaillée du titre :
« Promotion à l’Algérienne » : Cette partie du titre suggère que la manière dont les promotions sont accordées en Algérie suit un modèle unique ou inhabituel. Elle implique que les critères de promotion en Algérie sont différents de ceux que l’on pourrait attendre dans d’autres systèmes bureaucratiques plus efficaces.
« Comment Grimper l’Échelle du ‘Principe de Peter' » : Cette partie du titre est une invitation à explorer la façon dont les individus parviennent à gravir les échelons de la hiérarchie administrative en Algérie. Cela suggère qu’au lieu d’être promus sur la base de leurs compétences et de leurs mérites, les individus réussissent en utilisant des stratégies spécifiques pour naviguer dans un système de promotion qui suit le « principe de Peter ».
Bref comme dirait Pépin le bref, ce titre met en avant de manière satirique la réalité de l’administration algérienne, où la promotion est souvent basée sur des critères autres que la compétence, ce qui favorise l’ascension de personnes potentiellement incompétentes aux postes de responsabilité.
Il souligne également l’idée que pour réussir dans ce système, il faut comprendre comment « grimper l’échelle du ‘principe de Peter' » en utilisant des méthodes qui peuvent ne pas être liées à la compétence réelle.
Dans cette contribution, je voudrais développer et approfondir la réflexion sur l’application du « principe de Peter » à l’administration algérienne, en tenant compte de l’économie rentière et en relation avec un régime politique bureaucratique autoritaire. Pour bien comprendre cette situation complexe, examinons d’abord les éléments clés de cette équation :
Le Principe de Peter
Le « principe de Peter », formulé par Laurence J. Peter dans son livre « Le Principe de Peter » en 1969, suggère que dans une hiérarchie, chaque employé a tendance à être promu jusqu’à son niveau d’incompétence. En d’autres termes, une personne est promue tant qu’elle est compétente dans son poste actuel, mais elle finira par être promue dans une position où elle n’est pas compétente, ce qui conduit à une inefficacité croissante.
Administration algérienne
L’administration algérienne est souvent critiquée pour son inefficacité, sa bureaucratie lourde et sa corruption. Cette inefficacité peut être attribuée en partie à des promotions basées sur des critères autres que la compétence, comme la loyauté politique, les liens familiaux ou les relations personnelles.
Économie rentière
L’Algérie est largement dépendante des revenus pétroliers et gaziers, ce qui en fait une économie rentière. Cette dépendance aux ressources naturelles crée des problèmes économiques tels que la volatilité des prix des matières premières, la faible diversification économique et la corruption liée à la gestion des revenus pétroliers.
Régime politique bureaucratique autoritaire
L’Algérie a été historiquement caractérisée par des régimes politiques autoritaires, en particulier depuis son indépendance en 1962. Ces régimes ont consolidé le pouvoir au sein de l’administration et ont souvent utilisé la bureaucratie pour maintenir leur contrôle.
Maintenant, en mettant en relation ces éléments, voici quelques réflexions supplémentaires:
Le Principe de Peter peut s’appliquer de manière exacerbée dans un contexte bureaucratique autoritaire, où les promotions peuvent être fortement influencées par la loyauté politique plutôt que par la compétence. Cela peut entraîner une administration remplie de cadres peu compétents, ce qui nuit à l’efficacité.
Dans une économie rentière, les revenus pétroliers peuvent masquer temporairement les inefficacités administratives, car l’État dispose de ressources financières abondantes. Cependant, lorsque les prix du pétrole chutent, ces inefficacités deviennent plus évidentes et nuisent à la stabilité économique.
Un régime politique autoritaire peut favoriser la concentration du pouvoir au sommet de l’administration, limitant ainsi les mécanismes de contrôle et de responsabilité. Cela peut encourager la promotion de personnes loyales plutôt que compétentes, ce qui contribue à l’application du Principe de Peter.
En conclusion, l’application du Principe de Peter à l’administration algérienne, en relation avec une économie rentière et un régime politique bureaucratique autoritaire, peut expliquer en partie les défis auxquels l’Algérie est confrontée en termes de gouvernance, d’efficacité administrative et de développement économique. Pour améliorer la situation, il pourrait être nécessaire de promouvoir des réformes administratives visant à récompenser la compétence plutôt que la loyauté politique, à diversifier l’économie et à renforcer les mécanismes de responsabilité gouvernementale.
Dr A. Boumezrag