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Concours d’écriture de l’Institut français d’Algérie : la mauvaise organisation indigne les participants

TRIBUNE

Concours d’écriture de l’Institut français d’Algérie : la mauvaise organisation indigne les participants

L’Institut français d’Algérie a lancé cet été un concours d’écriture  sur le thème «à quoi ressemblera notre monde demain ?».

Le dernier délai  de réception des textes  était le 30 juin 2020. L’annonce des résultats était prévue pour le début de septembre ; reportée pour le 20 septembre 2020, ensuite pour le 29 du même mois. Voilà, report sur report !

Sur leur site ou les pages Facebook, les responsables ne s’excusent même pas de ce comportement révoltant-humiliant et se contentent de dire que c’est reporté, sans aucune explication. Leur page Facebook annonce que le jury a reçu 71 textes, qu’ils sont de grande qualité… ; voilà, ils cachent leur tort par des posts roses. La question à poser : un jury de cinq personnes est-il incapable d’évaluer ces quelques textes ? Sans oublier qu’un jury peut évaluer des textes à distance comme c’est le cas de plusieurs concours et prix à l’ère du Covid-19. 

Avec ce comportement digne de mascarade, les responsables froissent la dignité des talents algériens ayant participé. Un comportement qui n’a pas lieu dans d’autres pays où des jurys  reçoivent des milliers de textes et les évaluent  sans jamais faire de retard. 

Pire encore : tout commentaire critiquant ce mauvais comportement sur la page Institut Français d’Alger serait caché ou supprimé ! Au manque de sérieux s’ajoute la censure au nom d’un organisme censé promouvoir la culture et la liberté d’expression!

Ceci n’est pas nouveau. L’édition 2020 du concours de la nouvelle fantastique qu’organise l’IFA chaque année illustre aussi ce comportement ; les trois lauréats ont été annoncés après des heures de retard au SILA dans un désordre total (la marraine Hajar Bali et des agents de l’IFA se sont réunis dans l’abri pour la sélection à la dernière minute) , sans présence du directeur et de l’ambassadeur comme avant, puis la cérémonie de quelques minutes a pris fin. 

Ensuite, les livres des textes lauréats publiés par Média-Plus ne se trouvent dans aucune libraire !  

L’inverse est interdit : l’Institut français ne tolère pas le retard et le manque de sérieux  dans ses diverses activités ou tests ; pour voir un film, il faut réserver à l’avance. Mais lors d’un concours d’écriture, face à des auteurs algériens, les responsables font tranquillement  ce qu’ils veulent.  Sans s’excuser ! 

Enfin, la mauvaise organisation du concours d’écriture salit l’image des écrivains algériens et celle de l’Institut.  La dignité des auteurs vaut davantage que des distinctions d’un concours mal organisé, dénudé de sérieux, empreint d’humiliation. C’est aussi une atteinte grave à la culture en Algérie.  

 

Auteur
Tawfiq Belfadel, écrivain-chroniqueur 

 




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