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Condamnation d’Ali Ghediri : l’UCP dénonce « une décision à la carte! »

Ali Ghediri
Ali Ghediri, général-major à la retraite et ancien candidat à la présidentielle condamné à 6 ans de prison

La récente condamnation en dernière instance à six ans de prison ferme alors que la peine prononcée  contre lui par la cour d’Alger devait se terminer dans un mois, a suscité l’étonnement et l’indignation de nombreux citoyens.

Cependant, jusqu’à l’heure, seul l’UCP a réagi au traitement réserve par la justice au dossier Ali Ghediri accusé « d’avoir porté atteinte au moral de l’armée ». Tous les partis gardent étrangement le silence, comme au demeurant les rares ONG de défense des droits humains. Une implacable chappe de plomb est tombée sur le pays, renforçant le climat de terreur, si bien que toutes les mesures arbitraires, les condamnations les plus éhontées ne suscitent que quelques désapprobations.

« Une décision a la carte! », s’étonne l’Union pour le changement et le progrès (UCP) de Zoubida Assoul,  dans un communiqué rendue publique le 17 du mois en cours.

« L’UCP a suivi avec attention le procès d‘Ali Ghediri et de Hocine Gasmi, inculpés dans le même dossier avec des chefs d’accusation différents », lit-on d’emblée, dans le document qui précise avec pertinence : « le corps du crime est une interview d’Ali Ghediri accordée au journal El Watan le 25  décembre 2018, dans laquelle, selon la justice, il porterait atteinte au moral de l’armée. »

Condamnation d’El Kadi Ihsane : le verdict de la honte !

Et de faire observer avec étonnement : « Ce chef d’inculpation ainsi que la forme des procès, notamment ce dernier, programmation moins d’un mois avant qu’il purge sa peine de quatre années, la teneur des débats, le réquisitoire du parquet, dont le pourvoi en cassation a été rejeté par la Cour suprême, n’honorent pas notre justice et ne laisse aucun doute sur son instrumentalisation ».

Condamnations à la pelle et dérives « d’une politique dévastatrice »

« Et maintenant qu’Ali Ghediri, Ihsane El Kadi, Mustapha Bendjama, Raouf Ferrah, Nabil Mellah et tant d’autres détenus d’opinion sont lourdement condamnés que va faire le pouvoir actuel ? », s’interroge l’UCP.

« Condamner chaque Algérienne et Algérien qui souhaite faire, exercer, s’intéresser à la politique ? Dépouiller les citoyens de leurs droits au point qu’ils voudront tous quitter le pays ? », ironise le parti. C’est déjà au demeurant ce que Tebboune et ses protecteurs font depuis fin 2019.

Et d’enchaîner en mettant en garde le pouvoir contre les effets pervers de sa gestion répressive de la société : « Si l’objectif du pouvoir en place est d’éloigner les citoyens de la politique, alors qu’il sache que c’est le meilleur moyen de causer sa chute comme ce fût le cas de ses prédécesseurs. Cela revient in fine à jouer avec la stabilité de l’Etat. »

L’UCP rappelle que ce « n’est pas en faisant le vide dans les rangs de l’opposition et dans celui des voix discordantes de la société civile algérienne que l’on va réussir des élections qui crédibiliseront le pouvoir en place et rétabliront la confiance aux yeux du peuple ni à l’égard de l’opinion internationale ».

Rappelant qu’il « a toujours inscrit dans son projet, ses différentes communications et interventions publiques, l’Etat de droit et l’indépendance de la justice », l’UCP note « qu’aujourd’hui, ces revendications résonnent comme une nécessité absolue dans une Algérie pourtant déjà éprouvée par les défis socio-économiques et sécuritaires auxquels elle fait face. »

En conclusion de sa déclaration,  l’UCP lance  une  interpellation « directement, dit-il, aux pouvoirs en place » : « Jusqu’où ira cette politique dévastatrice ? » s’interroge le parti.

L.M.

Présidentielle: le texte intégral de la déclaration de candidature d’Ali Ghediri

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