Décidément, la justice algérienne n’a pas froid aux yeux ! Ainsi donc, le très populaire Mohand Taferka, l’un des porte-drapeaux de la culture kabyle, est accusé de porter atteinte à l’unité nationale ! Rien que ça pour un homme qui s’est toujours défendu d’être mêlé à la politique.
Comment diable peut-on porter atteinte à l’unité nationale à partir d’un hangar de Montreuil transformé en centre culturel et dans lequel ont défilé tant d’hommes et de femmes de culture depuis de si nombreuses d’années ?
Non ! Accuser Mohand Taferka de porter atteinte à l’unité nationale porte l’empreinte d’une grossière blague, comme seule notre justice sait en concocter !
Non ! Dda Mohand ne s’est jamais mêlé de politique (quand bien même!) pour mériter une peine de deux années de prison ferme ! De là à l’accuser de porter atteinte à l’unité nationale est tout simplement ridicule !
De toutes évidences telle condamnation porte l’empreinte d’un avertissement pour tous ceux qui militent pour la survie des cultures du terroir, essentiellement kabyle, nous l’avons bien compris !
Allez messieurs les juges aux ordres, un peu plus de courage ! Osez tous nous déclarer “ persona non grata” sur la terre de nos ancêtres juste par le fait de nous exprimer et de militer pour la survie d’une autre langue que la “lougha el watania” !
Mohand Taferka placé sous mandat de dépôt
J’imagine le regard de haine jeté sur Dda Mohand par le juge juste parce qu’il ne comprend pas cet arabe nucléaire qu’aucun Algérien ne comprend !
Ce même regard, jeté sur ma mère dans les années 1980 pour lui signifier dans la cour de la république que si elle ne comprenait pas l’arabe, il était temps qu’elle apprenne, me poursuivra jusqu’à mes derniers instants sur Terre !
Il y a tant d’anecdotes qui démontrent une haine viscérale de la justice algérienne envers tout ce qui transpire le terroir qu’il y a de quoi remplir un Botin si on se mettait à toutes les raconter.
Gentillesse, amabilité, courtoisie, disponibilité, sont les seuls qualificatifs que l’on peut attribuer à Dda Mohand !
Parlez lui de politique, il vous rétorquera gentiment qu’il n’y comprend rien et qu’il ne s’en mêle pas !
Sa condamnation est une dérive insupportable. Elle est abominable, atroce, cruelle, féroce, inadmissible, surtout quand on sait qu’il souffre de plusieurs maladies qui nécessitent des soins permanents !
Où est votre Rahma-t-Allah messieurs les juges et autres donneurs d’ordres pour ainsi condamner un innocent malade ?
Kacem Madani