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Condamnation de Merzoug Touati: «choquante» et «injustifiée», selon Amnesty et RSF

Répression

Condamnation de Merzoug Touati: «choquante» et «injustifiée», selon Amnesty et RSF

Amnesty international (AI) et Reporters sans frontières (RSF) ont dénoncé vendredi la peine « choquante » et « injustifiée » de dix ans de prison ferme, infligée la veille par la justice algérienne à un blogueur pour « intelligence avec une puissance étrangère ».

Merzoug Touati est incarcéré depuis qu’il a été arrêté à Béjaia en janvier 2017, après avoir appelé sur son compte Facebook à protester contre la nouvelle loi de Finances et diffusé sur son blog un entretien vidéo avec un porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères.

Jugé jeudi pour « intelligence avec les agents d’une puissance étrangère de nature à nuire à la situation militaire ou diplomatique de l’Algérie », des crimes d’atteinte à l’autorité de l’État, de subversion et un délit de « provocation directe à un attroupement », il était passible de la peine de mort.

« Il est tout à fait choquant que soit infligée une telle peine à quelqu’un qui n’a fait qu’exprimer son opinion pacifique sur internet », a réagi dans un communiqué Heba Morayef, directrice d’AI pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.

« En tant que journaliste-citoyen, Merzoug Touati a le droit le plus strict de rendre compte du monde autour de lui et du pays dans lequel il vit », poursuit la responsable de l’organisation de défense des droits de l’Homme.

« La liberté d’expression reste menacée en Algérie »

Amnesty estime que « l’arrestation de Merzoug Touati, son procès et le verdict contre lui sont des preuves supplémentaires que la liberté d’expression reste menacée en Algérie » et appelle les autorités algériennes à « libérer immédiatement et sans condition M. Touati, prisonnier d’opinion ».

De son côté, RSF, qui a classé en 2018 l’Algérie à la 136e place sur 180 pays en matière de liberté de la presse, a dénoncé une « condamnation disproportionnée et injustifiée ».

« Une publication sur les réseaux sociaux ne saurait conduire à des peines aussi lourdes de prison ferme », souligne Souhaieb Khayati, directeur du bureau Afrique du Nord de l’organisation de défense de la liberté de la presse qui appelle « à l’abandon des charges qui pèsent contre le blogueur ».

Auteur
AFP

 




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