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Condamnations de Fethi Ghares et de Merzoug Touati : Riposte Internationale dénonce et accuse

Touati

Dans une déclaration rendue publique ce lundi, Riposte Internationale s’indigne des condamnations de Fethi Ghares et de Merzoug Touati. En désespoir de voir les autorités s’amender, l’ONG en appelle aux instances internationales afin qu’elles s’intéressent à la situation des Algériens.

 « Fethi Ghares, coordinateur du Mouvement Démocratique et Social (MDS, interdit), et Merzoug Touati, blogueur et activiste, viennent de subir, de nouveau, des actes arbitraires au travers de jugements qui relèvent du cynisme le plus pur.

Fethi Ghares a été condamné à un an de prison ferme, accompagné d’une amende de 200 000 DA, tandis que Merzoug Touati a écopé de deux ans de prison ferme, assortis d’une amende de 50 000 DA. Ces décisions judiciaires s’inscrivent dans un cadre plus large de répression des voix dissidentes en Algérie.

Riposte Internationale exprime ici toute sa solidarité et son soutien aux deux condamnés et dénonce fermement cette parodie de justice. Ces verdicts, loin de répondre à des normes de justice, sont la manifestation d’une volonté délibérée de réprimer l’expression politique et la liberté d’opinion.

Merzoug Touati, qui n’a cessé de revendiquer pacifiquement des droits fondamentaux pour le pays, a, par ailleurs, été victime de traitements inhumains dès son interpellation.

Merzoug Touati a subi, comme il en a témoigné, des tortures physiques et psychologiques dès le premier jour de son arrestation. En dépit de sa plainte, accompagnée de certificats médicaux et de photos attestant de ces violences, la justice algérienne a classé son dossier sans suite, prétextant l’absence de preuves. Ce rejet de la plainte témoigne d’une justice qui, loin de protéger les droits des citoyens, soutient l’impunité des agents de l’État, responsables de ces violations. Le silence des juges dans le cas de Merzoug Touati comme pour tous les autres victimes d’actes de tortures et de dépassement montre que le système judiciaire algérienne est aux ordres de l’exécutif et de l’appareil policier.

Les autorités algériennes, en plus de leur incapacité à protéger les droits humains, mènent une campagne systématique de harcèlement à l’encontre de Merzoug Touati et de toutes les voix dissidentes.

Depuis 2016, ce blogueur fait l’objet d’un acharnement sans précédent, non seulement par des condamnations injustes, mais aussi par des attaques répétées et des campagnes de diffamation organisées sur les réseaux sociaux. Les détracteurs de Touati n’hésitent pas à exploiter son origine kabyle pour l’associer à de fausses accusations, y compris celle de collusion avec des puissances étrangères. Ces attaques visent à discréditer sa lutte pour la liberté d’expression et à stigmatiser toute forme d’opposition au régime.

Riposte Internationale condamne ce harcèlement judiciaire et médiatique qui n’a d’autre but que d’écraser la volonté de liberté et de démocratie exprimée par des citoyens comme Merzoug Touati. Ce jeune activiste, dont l’engagement repose sur des principes pacifiques, vit un véritable calvaire, et sa famille en est profondément affectée.

Le destin de Merzoug Touati s’inscrit ainsi dans une tragédie plus vaste qui touche l’ensemble de la société algérienne, en particulier après le mouvement du Hirak, qui avait pourtant promis un vent de réformes et de renouveau. Hélas, les violations des droits humains en Algérie ont pris des proportions inquiétantes dans ce contexte post-Hirak, où la répression semble s’intensifier contre toute forme d’opposition.

Fethi Ghares condamné

Le tribunal de Bab El Oued (cour d’Alger) a condamné aussi ce dimanche Fethi Ghares, coordonnateur national du parti MDS, à un an de prison ferme et à 200 000 DA d’amende. Cette condamnation s’inscrit dans un harcèlement judiciaire qui dure depuis 2020, lorsque Fethi Ghares, homme politique, a été ciblé pour son engagement politique et ses positions critiques envers le régime. Depuis cette date, la justice algérienne a multiplié les décisions répressives contre sa personne allant jusqu’à interdire le Mouvement démocratique et social (MDS) dont il est le coordinateur. Le tribunal de Baïnem avait déjà requis 3 ans de prison le 5 janvier, une peine qui témoigne de l’acharnement judiciaire dont il fait l’objet. En plus de la peine de prison, Fethi Ghares se voit condamné à une réparation civile de 100 000 DA et à un dinar symbolique à l’attention du président de la République, une atteinte supplémentaire à son intégrité et à ses droits.

Riposte Internationale a, à maintes reprises, tiré la sonnette d’alarme contre la criminalisation de l’expression libre. Les autorités demeurent sourdes. Pire, elles poursuivent avec un cynisme assumé leur politique de démantèlement des ressorts qui font un Etat de droit et une démocratie.

Les atteintes répétées aux libertés fondamentales, qu’il s’agisse de la liberté d’expression, du droit à un procès équitable, ou encore de l’interdiction de la liberté d’association, révèlent un climat de terreur dans lequel la société algérienne se trouve plongée. Les autorités multiplient les arrestations arbitraires, les détentions prolongées sans jugement, et l’usage de la torture contre des militants pacifiques, des journalistes, et des activistes. Cela fait écho à une répression systématique contre tous ceux qui osent critiquer le pouvoir en place, qu’ils soient des membres de la société civile, des journalistes ou des simples citoyens engagés.

Riposte Internationale s’alarme de la dégradation continue de la situation et appelle la communauté internationale à ne pas détourner les yeux face à ces violations flagrantes des droits humains.

Il est de notre responsabilité collective de soutenir ceux qui luttent pour un avenir meilleur pour leur pays, en particulier ceux qui, comme Fethi Ghares et Merzoug Touati, paient un lourd prix pour leur engagement pacifique en faveur de la justice et de la liberté.

La solidarité internationale est un levier essentiel pour faire pression sur les autorités algériennes afin qu’elles respectent les droits fondamentaux de leurs citoyens et mettent fin à cette spirale de répression.

Riposte Internationale réaffirme son soutien indéfectible à Fethi Ghares, à Merzoug Touati et à leurs familles, ainsi qu’à tous les détenus politiques en Algérie. Nous nous engageons à poursuivre notre action de soutien et à accompagner ces familles dans leur lutte pour la reconnaissance de leurs droits, de leur dignité et de leur liberté.

Le combat de Merzoug Touati comme celui de Fethi Ghares sont ceux de toute une nation, et notre soutien ne faiblira pas tant que la justice et les droits de l’homme ne seront pas pleinement respectés. »

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