Le tribunal de Tizi-Ouzou a décidé d’abandonner les poursuites contre l’ex-activiste et homme politique à la retraite, Rachid Nekkaz, et de déclarer son innocence, huit ans après qu’il a été accusé par les douanes algériennes de « contrebande d’appareils de communication sans fil ».
Rachid Nekkaz a écrit dans un post diffusé sur sa page Facebook officielle, « qu’il remercie chaleureusement la longue fidélité et le professionnalisme de Maître Amel Si Ammour du Barreau de Tizi-Ouzou, et de Maître Abdelkader Chohra, du Barreau de Chlef, après la sage décision du Tribunal de Tizi-Ouzou de lui accorder un non-lieu après l’audience du 1er juin 2023 où Rachid Nekkaz a répondu aux questions du juge malgré les nombreuses maladies dont il souffre. »
Dans le même post, il est indiqué « qu’il s’agissait d’une affaire de deux talkie-walkies qui datait de mars 2015 où Rachid Nekkaz a été accusé par les douanes algériennes de » contrebande ».
Rachid Nekkaz avait acheté sur le site internet ebay ces deux appareils de communication – pour un montant de 112 euros (facture) – afin de garder le contact avec son chauffeur et son accompagnateur médical lors de la longue marche pour un moratoire sur le gaz de schiste, de 1255 km à pieds entre Tizi-Ouzou et In Salah. Marche qu’il a réalisée en 28 jours avec 5 participants entre le 21 mars et le 18 avril 2015. En effet, sur un tronçon de 400 km entre El Menea et In Salah, aucune communication téléphonique classique n’était possible à l’époque. »
Enfin, l’ex-activiste se félicité « qu’après 8 années de procédure, la justice algérienne vient de prononcer un troisième non-lieu sur cette petite affaire.
Rachid Nakaz a exprimé son espoir que « d’autres détenus et accusés innocents bénéficieront de la même sagesse et de la même tolérance dans les tribunaux de notre cher pays ».
L’homme d’affaires qui s’est investi de façon tonitruante en politique a été libéré, en janvier dernier, dans une autre affaire liée à « l’incitation à la violence par le biais des réseaux sociaux », en bénéficiant d’une grâce présidentielle, a annoncé que Abdelmadjid Tebboune avait ordonné la levée de l’interdiction de voyager à son encontre vers les États-Unis, où sa famille réside, pour recevoir des soins.
Nekkaz écrivait à l’époque : « Après 1 200 jours d’emprisonnement, d’assignation à résidence et d’interdiction de sortie du territoire, Abdelmadjid Tebboune a finalement ordonné la levée de l’interdiction de sortie du territoire national imposée à Rashid Nekkaz depuis 2019. »
Il a remercié Tebboune d’avoir répondu à un message qu’il avait envoyé « lui demandant d’intervenir personnellement afin qu’il puisse quitter le pays légalement et subir une intervention chirurgicale dans les meilleurs délais ».
Il expliquait dans cette lettre qu’il souffrait d’une grave maladie des yeux et d’un cancer de la prostate.
Parce qu’il a été empêché de quitter le pays, il a écrit qu’il était toujours « en résidence de police » à Chlef, dans le nord-ouest de l’Algérie, et qu’il avait été « empêché de quitter le pays » depuis sa sortie de prison, a-t-il dit.
Nakkaz a été libéré le 18 janvier pour « raisons humanitaires » après avoir été condamné à cinq ans de prison en juillet 2022 pour avoir appelé au boycott des élections présidentielles de 2019.
Sa libération est intervenue deux semaines après avoir annoncé son renoncement à la vie politique, dans une lettre qu’il a préparée depuis sa cellule et remise à ses proches.
Samia Naït Iqbal