Jeudi 10 septembre 2020
Corruption : Abdelaziz Djerad remet ça !
C’est comme si l’Algérie a déjà fait peau neuve. Comme si elle est nettoyée de sa «bande corrompue». C’est aussi simple que ça. Abdelaziz Djerad a «réaffirmé» la volonté du Gouvernement à poursuivre la lutte contre la corruption.
Un thème qui n’est pas nouveau. Car déjà proposé par les précédents responsables, jetés en prison. Y compris leur chef d’oeuvre, l’ex-président déchu, Abdelaziz Bouteflika qui s’est révélé être un « chef de bande ».
Sincèrement, à entendre dire ça, on finira facilement par songer à une Algérie nouvelle revendiquée par le Hirak (mouvement populaire) du 22 février 2019. Voire croire en ce rêve qui ne date pas d’hier. Surtout que celui-ci précise que la fameuse procédure de lutte se fera «à tous les niveaux» et «quotidiennement !».
C’est du moins ce qu’il a déclaré devant les parlementaires de l’Assemblée populaire nationale (APN), en présence de Slimane Chenine, président de l’APN, de Belkacem Zeghmati, ministre de la Justice, Garde des sceaux et de Basma Azouar, ministre des Relations avec le Parlement. «Il nous appartient à tous de regagner progressivement la confiance du peuple et nous allons œuvrer, ensemble, à l’avenir à assainir la société algérienne» a-t-il soutenu.
Jouant sur les mots, le ministre est allé jusqu’à reconnaître que le peuple algérien est sorti le 22 février 2019 «contre le système autoritaire et l’injustice». Quelle feinte magique pour prendre place au sein du système. Sauf qu’il y a deux peuples dans cette affaire.
Le premier, réprimé à chaque sortie dans la rue, est celui qui revendiquait le départ du système et une véritable nouvelle Algérie unie et démocratique, pas la frelatée que nous propose le clan actuel. Le seconde, qui n’est pas du tout sorti, est celui qui a eu gain de cause, juste après l’intervention du défunt le général Gaïd Salah.
La différence est que le premier continue son mouvement de revendication et le seconde a déclaré la fin du Hirak, juste après le départ de l’ex président Bouteflika. C’est de la rhétorique politique dont le peuple en a plein le dos. Djerad n’a pas osé aborder le «sentiment d’appartenance». Une autre variante pour déterminer son plan de lutte.
«Notre principale base et dénominateur commun est la Déclaration du 1er Novembre, en tant que référent qui nous rassemble tous, en dépit des différentes tendances politiques», déclare-t-il encore.