L’ancien ministre des Relations avec le Parlement, Tahar Khaoua, a été condamné ce mercredi par la première chambre pénale près la Cour d’Alger à six ans de prison ferme avec incarcération immédiate. Cette décision, qui fait suite à un appel, inclut également la saisie de tous ses comptes bancaires dans le cadre d’une affaire de corruption financière.
Tahar Khaoua (59 ans), déjà incarcéré pour une précédente affaire, était poursuivi pour acceptation d’avantages indus, trafic d’influence et abus de fonction. Les faits reprochés concernent l’attribution jugée suspecte d’un parking dans la capitale à un homme d’affaires, pour un montant dépassant les 6 milliards de centimes. Un deuxième individu, identifié comme « B. Mohamed », est également impliqué dans ce dossier.
Du premier jugement à l’appel
Cette nouvelle condamnation intervient après l’appel interjeté par l’accusé et le procureur de la République contre un jugement de première instance rendu le 4 mars dernier par le pôle pénal spécialisé dans les affaires de corruption financière et économique du tribunal de Sidi M’hamed. Ce premier jugement avait déjà prononcé une peine de six ans de prison ferme et une amende d’un million de dinars à l’encontre de Tahar Khaoua.
L’enquête s’est ouverte suite à une plainte déposée par un homme d’affaires, « B.M », qui a affirmé que Khaoua lui avait promis l’attribution du parking à Alger pour l’entreposage de matériel de construction de son fils, avant de lui extorquer plus de 6 milliards de centimes. Lors de son interrogatoire pendant le procès précédent, Tahar Khaoua avait nié toutes les accusations, déclarant n’avoir eu affaire qu’aux fils de « Mohamed » en 2013, dans le cadre de la vente d’un logement lui appartenant à Batna.
Un historique de condamnations
Cette affaire marque la deuxième condamnation significative pour Tahar Khaoua dans le cadre de la campagne anti-corruption menée par la justice algérienne. En novembre 2022, il avait déjà été condamné à douze ans de prison ferme par la sixième chambre criminelle de la Cour d’Alger, avec confiscation de tous ses avoirs et biens immobiliers, pour abus de pouvoir, blanchiment d’argent et enrichissement illicite.
Dans cette précédente affaire, l’ancien wali de Batna, Mohamed Slamani, avait également été condamné à deux ans de prison ferme. Il est à noter qu’en août 2022, une décision du Pôle pénal économique et financier près le tribunal de Sidi M’hamed avait déjà infligé à Khaoua une peine de dix ans de prison ferme, et à Slamani une peine de trois ans. Le 11 janvier 2020, l’ancien ministre des Relations avec le Parlement a été frappé par une interdiction de sortie du territoire national (ISTN) avant que tout se déclenche contre cet ancien ministre de Bouteflika.
Samia Naït Iqbal