Un nouveau parti politique nationaliste, tenant de la « droite radicale » ou de « l’extrême droite », selon des politologues, a vu le jour samedi à Ajaccio. Sous le nom de Mossa Palatina, il se revendique « autonomiste », « identitaire » et « conservateur » avec pour « ennemi » l’islamisme.
Ce n’est plus le FLNC, mais un nouveau parti nationaliste radical qui voit le jour sur l’île de Beauté. Souhaitant se démarquer d’un nationalisme corse qu’il accuse d’être « perverti par la gauche », le chef de file de ce nouveau parti, Nicolas Battini, doctorant en langue et culture corse, âgé de 30 ans, a assuré samedi au palais des congrès d’Ajaccio devant plus de 400 personnes que Mossa Palatina voulait combattre un « ennemi tricéphale »: « le jacobinisme », « le wokisme » et « l’islamisme ». Ce jeune leader a réussi à rassembler 500 personnes pour le lancement de ce mouvement identitaire corse.
Le wokisme est un terme anglais emprunté aux luttes afro-américaines, qui revendiquent de rester éveillé pour lutter contre les injustices et les inégalités. Le terme est critiqué par des mouvements conservateurs qui y voient eux un excès de militantisme des minorités.
« Nous revendiquons le droit de critiquer l’islam et d’en refuser l’importation massive chez nous », a martelé Nicolas Battini qui a été condamné en 2016 à huit années de prison pour un attentat contre la sous-préfecture de Corte (Haute-Corse) en avril 2012.
Ancien responsable du pôle idées du parti autonomiste de Gilles Simeoni, Femu a Corsica, il a quitté cette formation pour fonder en 2021 son association culturelle Palatinu dont découle aujourd’hui son parti.
Pour le moment, « c’est simplement un collectif qui surfe sur la mouvance d’extrême droite », « essentiellement sur les réseaux sociaux » mais qui n’a « aucun poids politique réel dans le champ politique actuel » en Corse, a indiqué à l’AFP le politologue Thierry Dominici, spécialiste des mouvements nationalistes qui décrit une idéologie « masculiniste et plutôt passéiste ».
« Il y a toujours eu des nationalistes de droite, notamment des petits groupes indépendantistes très à droite, mais ils étaient globalement très minoritaires et beaucoup ont essayé de se structurer et peu ont réussi », a expliqué de son côté à l’AFP le politologue André Fazi.
Ce nouveau parti, qui se revendique « autonomiste » et « contre la violence politique », s’inscrit « dans la grande famille de la droite radicale », a-t-il ajouté.
C’est le cinquième parti nationaliste en Corse après l’autonomiste Femu a Corsica, majoritaire à l’Assemblée de Corse, l’autonomiste d’opposition Parti de la Nation corse (PNC), l’indépendantiste Core in Fronte et l’indépendantiste récemment créé de Nazione, issu de Corsica Libera. C’est dire que ça bouchonne à l’entrée de l’assemblée corse !
Avec AFP