La population mondiale vit une pandémie inédite et grave face à laquelle elle est dépourvue de toute immunité.

Quand on sait l’état de délabrement du système de santé algérien, le manque de moyens, le manque de lits en réanimation, le manque de personnel, de moyens diagnostic, le manque de réactivité et de fermeté du gouvernement dans la prise de décisions radicales quant à la fermeture de l’espace aérien et maritime, quant au manque de sensibilisation à cette pandémie, quant à la non fermeture de tous les espaces publics notamment les mosquées… Quand on sait cela, nous ne pouvons que crier de rage à l’irresponsabilité de beaucoup de réduire la portée du Hirak à ses marches et de vouloir nous convaincre  contre vents et marrées que les marches ne présentent pas de risque de contamination car elles se font à l’air libre et sous une température saisonnière élevée.

Que pareille inconscience soit véhiculée par des confrères (en occultant pandémie, épidémiologie et prévention) et par des personnes instruites de façon générale place face à face leur autisme à celui du système qu’ils dénoncent.

Fort heureusement l’épidémie jusquà maintenant ne semble pas avoir pris l’ampleur que nous voyons dans des pays comme la Chine, l’Italie et  la France mais son devenir sous nos cieux et absolument imprévisible et  il est important de rappeler  ceci:

– la quasi certitude du manque de cas  diagnostiqués,

– l’impossibilité de diagnostiquer tous les cas suspectés et les personnes en contact avec des personnes contaminées,

– certaines de nos habitudes qui favorisent la contamination,

– et l’absence d’une gestion de crise rationnelle mise en place par l’état. 

Pour toutes ces raisons et en ma qualité de médecin algérien je prends mes responsabilités en demandant l’arrêt de tout attroupements pendant cette période de pandémie.

Dans le prolongement de la révolution citoyenne que nous vivons, la société civile doit être au rendez vous en étant partie prenante dans la mise en place des mesures de préventions et de sensibilisation. 

Dr Sabrina Rahmani

OCA observatoire citoyen algérien