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Crise algéro-française : le député Yagoubi plaide pour la protection de la communauté algérienne et un dialogue responsable

France Algérie

Alors que les relations entre Alger et Paris connaissent une nouvelle phase de tensions autour des dossiers migratoires et de la coopération consulaire, Abdelouahab Yagoubi choisit la voie de l’équilibre. Représentant de la communauté algérienne en France, il se positionne comme une voix de raison, appelant à l’apaisement au moment où les passions politiques menacent de reléguer au second plan la coopération et le respect mutuel entre les deux rives de la Méditerranée.

Représentant de la communauté algérienne en France, il a pris publiquement position pour dénoncer ce qu’il considère comme une instrumentalisation politique des ressortissants algériens établis en France, tout en appelant à un dialogue responsable pour éviter de compromettre l’avenir des relations entre les deux pays liés par l’histoire.

Dans une déclaration publiée sur ses réseaux sociaux, l’élu de Paris, également membre de la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée populaire nationale, exprime une « profonde préoccupation » face à l’escalade actuelle. Il déplore notamment l’activation par la France du mécanisme dit « visa contre réadmission », qui conditionne l’octroi de visas à la délivrance par Alger de laissez-passer consulaires pour les personnes en situation irrégulière. Une mesure qu’il qualifie de « sanction collective », touchant de manière disproportionnée les étudiants, les familles et les professionnels respectant pourtant toutes les conditions légales.

Pour Abdelouahab Yagoubi, les ressortissants algériens légalement établis en France forment « un pont humain et historique entre les deux pays », et ne doivent en aucun cas servir de levier ou de monnaie d’échange dans les rapports bilatéraux. Il appelle les autorités françaises à respecter les engagements découlant des accords bilatéraux et des conventions internationales. « Les politiques discriminatoires ne peuvent constituer une base saine pour une coopération équilibrée », souligne-t-il.

Fervent défenseur d’un rôle plus actif des représentants de la diaspora dans les processus décisionnels, le député plaide pour l’implication directe des élus de la communauté dans les négociations touchant aux accords consulaires, à la délivrance des visas et à la politique migratoire.

Il estime que la diplomatie parlementaire, longtemps négligée, devrait être mobilisée de manière structurelle dans la gestion des relations sensibles entre l’Algérie et la France.

Yagoubi replace enfin cette montée des tensions dans un cadre politique plus large : celui du calendrier électoral français. À quelques mois des élections municipales prévues en mars 2026, et à moins de deux ans de la présidentielle de 2027, « les thèmes de l’immigration et de la relation avec l’Algérie sont, une fois de plus, instrumentalisés à des fins électoralistes », déplore-t-il.

Face à cette situation, le député appelle à « l’apaisement et au dialogue responsable», fondé sur le respect mutuel et la résolution pacifique des différends par les canaux diplomatiques établis. « Les liens humains et historiques entre nos deux peuples ne peuvent être effacés du jour au lendemain », conclut-il, rappelant que « l’intérêt général du peuple algérien, en Algérie comme à l’étranger, demeurera toujours [sa] boussole ».

La rédaction

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