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Crise avec la France : jusqu’où ira l’Algérie ?

Tebboune Macron

Tebboune et Macron, main dans la main

La reconnaissance par Emmanuel Macron du plan marocain pour le Sahara occidental a irrité l’Algérie qui a rappelé son ambassadeur. Ce qui nous rappelle la même mesure prise contre l’Espagne quand son chef de gouvernement a fait la même annonce qu’Emmanuel Macron.

Après la lune de miel c’est la lune de fiel entre entre Alger et Paris. La lettre de Macron au roi Mohammed VI dans laquelle il souligne son soutien au plan marocain n’a pas laissé indifférentes les autorités algériennes. De fil en aiguille, le président français s’assoit sur la mission onusienne.

Certaines sources avancent que l’Algérie n’en restera pas à ce simple rappel de son ambassadeur en France. Une mesure prise deux fois depuis 2020. Tout cette crise arrive au moment où le Maroc célèbre la fête du Trône.

A Alger, c’est la colère noire. Il se susurre que l’Algérie pourrait demander le départ de l’ambassadeur de France à Alger, comme deuxième levier de pression sur Paris.

Cette crise avec Paris est très mal venue pour Abdelmadjid Tebboune à un mois de la présidentielle. Ce qui énerve particulièrement Tebboune qui se voyait faire sa visite officielle à l’automne prochain.

Cette position française rejoint celle que défendent les Etats-Unis, l’Espagne et l’Allemagne.

Le soutien du plan marocain constitue pour le régime un énième échec diplomatique dans sa défense de ce dossier sensible qu’il considère pourtant comme central. On s’en souvient. Quand l’Espagne a donné son aval pour le plan d’autonomie marocain, l’Algérie avait rappelé son ambassadeur avant de se raviser quelques semaines plus tard. Pour autant, l’Algérie a renvoyé son ambassadeur à Madrid sans que l’Espagne ne revienne sur sa position concernant son soutien au plan marocain.

Alors cette nouvelle crise se limitera-t-elle à ce simple rappel de l’ambassadeur algérien ou ira-t-elle plus loin ? Difficile d’avancer avec certitude la suite que donnera le régime à ce penchant français en faveur de Rabat.

Pour la France, ce lâchage de l’Algérie est une sacrée concession au roi Mohammed VI qui boude toutes les avances d’Emmanuel Macron. En effet, après un tropisme algérien qui aura duré depuis 2017, le président vient d’acter un changement de position qui ne sera pas sans conséquence.

A l’intérieur, plusieurs proches du président français se sont employés depuis deux ans pour rabibocher des relations particulièrement exécrables entre Macron et Mohammed VI. Ils auront donc réussi.

La question est de savoir ce qui a poussé Emmanuel Macron à désespérer d’Alger pour choisir Rabat. En l’espèce, la cause sahraouie et la diplomatie algérienne viennent de connaître un énième échec qui pourrait aussi avoir des conséquences sur le gouvernement.

Hamid Arab 

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