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Crise diplomatique : Paris va « renvoyer » des diplomates algériens

Jean-Noël Barrot

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a défendu sur BFMTV une « réponse immédiate, ferme et strictement proportionnée » après une « nouvelle décision injustifiée et injustifiable des autorités algériennes ».

Début de semaine, l’Algérie a renvoyé un contingent de 15 fonctionnaires français après les 12 déjà expulsés le mois dernier. La France a répliqué en rappelant son ambassadeur et en expulsant autant de fonctionnaires algériens. En toile de fond de ce bras de fer diplomatique l’affaire de l’enlèvement d’Amir DZ et l’arrestation de fonctionnaires algériens en France.

Le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, a annoncé, mercredi 14 mai, que de nouveaux diplomates algériens en France seront « renvoyés » prochainement, en « réponse » à une décision identique d’AlgerLe ministre a défendu sur BFMTV une « réponse immédiate, ferme et strictement proportionnée » après une « nouvelle décision injustifiée et injustifiable des autorités algériennes ». Il faut s’attendre donc à l’expulsion de 15 fonctionnaires algériens par la France.

Dans un communiqué, le Quai d’Orsay confirme avoir convoqué mardi le chargé d’affaires de l’ambassade d’Algérie à Paris, après « la décision unilatérale des autorités algériennes d’établir de nouvelles conditions d’accès au territoire algérien pour les agents publics français », « en violation de l’accord bilatéral de 2013 ». « Le chargé d’affaires s’est vu notifier que la France prendrait les mêmes mesures à l’égard de l’Algérie dans une stricte réciprocité », poursuit le communiqué.

Une crise d’une gravité inédite entre les deux pays

Malgré une tentative de réconciliation fin mars orchestrée par les deux présidents Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune, les deux pays ont échoué à reprendre langue de manière apaisée et durable, Alger ayant expulsé mi-avril 12 fonctionnaires français du ministère de l’Intérieur. La France avait immédiatement riposté en prenant une mesure similaire – l’expulsion de 12 agents consulaires algériens – et en rappelant l’ambassadeur Stéphane Romatet pour consultations. Outre l’alignement de la France sur le Maroc dans le dossier sahraoui, un certain nombre d’affaires comme celle des influenceurs algériens qui ont menacé les opposants algériens, le refus de l’Algérie d’accepter les sans papiers expulsés par la France et enfin l’enlèvement de l’influenceur et critique du régime algérien, Amir DZ le 29 avril 2024 ont fini par rendre les relations entre les deux pays particulièrement exécrables.

Cette récente crise, d’une gravité inédite entre l’Algérie et son ancienne puissance coloniale (1830-1962), a démarré à l’été 2024 lorsque Emmanuel Macron a apporté son soutien total à un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental, revendiqué depuis cinquante ans par les indépendantistes du Polisario soutenus par Alger. L’Algérie avait alors immédiatement retiré son ambassadeur à Paris.

La rédaction/AFP

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