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De Franco à Salazar, les mensonges de Tebboune !

Tebboune

Tebboune, pris dans les rets compliqués d’une dissertation sur la genèse des démocraties occidentales, nous a fait savoir que l’Algérie qu’il gouverne, dans un passé pas très lointain, a été la matrice de toutes les révolutions qui ont conduit des pays comme le Portugal de Salazar ou l’Espagne de Franco à devenir de grandes démocraties.

Engoncé dans son costume de président, l’air sérieux, s’efforçant de ressembler à un homme de culture digne de diriger un pays vidé de ses intellectuels, dont la majorité a été soit assassinée, soit poussée en exil, ou sinon mis en prison parce que trop libres pour penser, Tebboune nous a encore fait la démonstration de la sinistre réalité dans laquelle, lui et ses mentors, ont plongé le pays.

En quoi Franco ou Salazar serait plus répugnant et infréquentable que lui ? Si Franco et Salaza ont érigé des dictatures où la moindre opposition était martelée, Tebboune, le protégé du défunt général-major Gaïd Salah, s’est illustré, en faisant du pays une prison à ciel ouvert.

Si Salazar, en opposant impitoyable aux communistes, aux socialistes et aux syndicalistes dans le Portugal conservateur et nationaliste, avait fait de la police secrète sa doctrine politique et de la torture des opposants une pratique généralisée, dans la nouvelle Algérie de Tebboune, on s’inspire allègrement de ce fait d’armes pour faire de la police politique, de la détention arbitraire et de la torture, le nouveau modèle de gouvernance systémique.

Mario Soares, de retour de son exil de France et non pas d’Algérie, après la révolution des œillets en 1974, a été considéré comme le père de la démocratie au Portugal, alors que Tebboune, dans son exil à El Mouradia, quatre années après le Hirak, n’a fait que consolider la dictature, ne se contentant pas uniquement du monopole du pouvoir mais aussi celui de la subversion. Quel besoin y a-t-il alors de faire la révolution si le système l’incorpore ?

Complètement dénués de tout sens politique, le dernier point de presse de Tebboune, comme d’ailleurs ceux qui ont précédé, est un exutoire à l’état de non-gouvernance dans lequel se trouve le pays.  En plus de l’illégitimité populaire dont il est affublé, il s’arroge le droit de faire de la débandade intellectuelle, le récit qui cache son illégitimité.

Comme cela arrive aux despotes dépourvus d’intelligence qui accèdent au pouvoir, Tebboune est devenu sinon le plus homoncule de tous ses prédécesseurs, du moins le plus impertinent de l’ensemble de ses conseillers qui rédigent ses notes et lui dictent son discours. Mais l’histoire n’est pas l’histoire quand des despotes fabriquent son encore et se passent la plume. C’est la chronique de ces contre-vérités historiques derrière lesquelles ils se cachent pour gouverner le pays.

Se présentant plus comme un compagnon de beuverie que comme un chef d’État, se perdant dans le tunnel obscur de ses élucubrations, Tebboune a oublié de mentionner, dans cette interview vide de sens, que l’Algérie n’est pas le Portugal ou l’Espagne d’aujourd’hui, mais que l’Espagne et le Portugal ont commencé comme l’Algérie d’hier et d’aujourd’hui.  C’est inéluctable puisque pour Tebboune, Franco et Salazar ne sont qu’une image exaltée de lui-même.

Mohand Ouabdelkader

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