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Dehbia et Zahra N’Summer : deux sœurs, deux destins, deux duos culte !

Impérieuse culture du terroir 

Dehbia et Zahra N’Summer : deux sœurs, deux destins, deux duos culte !

Qui ne se souvient pas de Dehbia, cette voix enchanteresse qui, la première, donnait la réplique à Lounis Aït Menguellet dans l’intemporel « Si-l’xedma luzin s axxam » ? Mais qui sait que Zahra N’Summer, celle-là même qui a chanté avec Idir, le célébrissime « Vava inuba », est sa petite sœur ?

Le but de ce modeste hommage n’est pas d’envenimer la polémique qui oppose -qui fait rage entre- Zahra et Saïd Sadi, mais de résumer la fulgurance de la carrière de ces deux sœurettes qui font désormais partie de notre richesse du terroir, et dont les noms sont associés à deux grandes statures de la chanson kabyle.

Retour sur le parcours flamboyant de ces grandes dames de notre patrimoine culturel.

Dehbia :

Qui mieux que sa sœur (ou plutôt sa demi-sœur. Mais qu’importe !) Zahra peut nous parler de Dehbia ? Voici un texte récolté sur le net qui lui est attribué :

« Le 29 avril 1961 est née ma petite sœur Linda Arhab, (alias Dehbia) à Belcourt. Originaire de Djemaa Saharidj par son père Idir, et de Tizi-Hibel, du côté de notre mère. C’était un être de douceur, de bonté et de joie de vivre. Feu Mustapha Gribi (réalisateur) la surnommait la sainte. Elle enregistre son premier 45 tours à l’âge de 12 ans, composé et écrit par Medjahed Hamid et feu Meziane Rachid. 

C’est à 15 ans qu’elle intégra la radio chaîne 2 pour présenter l’offrande musicale. Sa voix pétillante et sa joie de vivre avaient séduit les auditeurs ! Lounis Aït Menguellet la sollicita pour chanter en duo, « Anida t’ǧiḍ mmi ». S’en était suivi un spectacle à l’Olympia de Paris. D’autres duos avec Rachid Mesbahi et Djamel Chir ont vu le jour. 

Takfarinas l’avait intégrée dans sa troupe en tant que choriste, lors de ses tournées internationales. Il y a tant à dire sur mon petit Ange… Elle a eu 4 enfants. Elle est partie à l’âge de 45 ans, le 21 juillet 2006, à la suite d’une erreur médicale. Elle nous manque. Repose en paix amour de sœur ! »

Zahra N’Summer :

De son vrai nom Anissa Kemouche, Zahra N’Summer est originaire de L’Djemaa N’Sahridj. Elle est née au courant de l’année 1955 à Tizi Nath Aïcha (Ex-Ménerville). Elevée par sa grand-mère maternelle jusqu’à l’âge de 15 ans, elle rejoindra, par la suite, sa mère à Alger. C’est là que son destin la conduira sur les sentiers de la musique (*).

En 1973 elle rencontre Cheikh Nourddine, compagnon artistique de Slimane Azem. Ce dernier la présente au Maître Chérif Kheddam. Ce dernier lui compose deux chansons « Ula d-nekk tilemzit » (Moi aussi je suis jeune) et « D-lḥeqq-iw » (C’est mon droit). Chérif Kheddam ne lui compose pas seulement ces chansons mais lui donne aussi un nom artistique : Zahra. La deuxième partie de ce nom, N’Summer, viendra par la suite. « L’idée de N’Summer, dira la chanteuse, m’a été soufflée par le guitariste Farid Kezzim. Lors d’une rencontre avec Hocine l’Asnami et Farid Kezzim, ce dernier en me regardant lâcha tout simplement « Yaaa ! Zahra N’Summer ! » J’ai sauté dessus, en demandant les avis de collègues, cinéastes, chanteurs et journalistes. Tout le monde s’accorde à dire que je le portais bien ! Point pour moi de m’identifier à cette grande Dame qu’est Faḍhma N’Summer, mais la similitude est dans le combat ! L’une a combattu pour la liberté de sa patrie, et l’autre combat pour sa culture et son identité.

L’orchestre dont faisait partie Zahra avait un son nouveau, avec des guitares sèches, et le hautbois de Guechoud Khélil. C’est avec ce dernier qu’elle formera, d’ailleurs, le groupe de musique Le Quatuor Numide. Ben Mohamed et Méziane Rachid lui écrivaient les textes, tandis que Si Ahmed Abderrahmane lui composait les musiques. Tout en faisant partie de l’orchestre de Cherif Kheddam, Zahra rencontrera celui qui va la mettre aux devants de la scène artistique : Idir. « A ce moment-là, se rappelle-t-elle, Hamid Cheriet rendait souvent visite à Dda Cherif, et me proposa gracieusement de chanter « A baba inuba » …qui connut le succès que l’on sait. » 

Zahra N’Summer évolue aujourd’hui en France. Comme la plupart des artistes algériens à l’étranger elle vit difficilement l’exil. 

Il y en a encore beaucoup à dire sur cette étoile qui se fait discrète. Pour plus de détails, voir la référence ci-dessous ou l’article qui lui a été consacré par le journal liberté, en date du 10 mars 2018.

Quoi de plus opportun, pour un hommage mérité à ces deux grands dames de notre patrimoine culturel, que de savourer ces deux duos monumentaux que sont Aït Menguellet-Dehbia et Idir-Zahra ? 
(*) Source: http://www.music-berbere.com/artiste-zahra-n-soumer-ia-200.html#ixzz6yhVLNQew

Auteur
Kacem Madani

 




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