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Dès 40 ans, la dysfonction érectile : une alerte sur des problèmes de santé plus sérieux

Prostate

Le problème d’érection à répétition est un sujet presque jamais abordé ouvertement avec l’entourage. Non parce qu’il est rare mais à cause du sentiment de honte qu’il engendre, la majorité des hommes préfèrent vivre cette blessure en silence.

En effet, pas moins de 30 % d’hommes âgés de plus de 40 ans souffrent de dysfonction de leur érection. Seulement, un quart des hommes consulte pour ce trouble qui peut sauver des vies car cela peut être un signe avant-coureur d’une pathologie cardiovasculaire plus grave.

Qu’est ce que c’est la dysfonction érectile ? c’est un trouble connu auparavant sous le terme d’impuissance sexuelle masculine. C’est l’incapacité d’obtenir et/ou de maintenir une érection pour l’accomplissement d’un acte sexuel. Ce trouble doit perdurer au moins pendant 6 mois. Cette définition n’englobe pas les troubles liés à la libido, à l’éjaculation et à l’orgasme. Les pannes occasionnelles et celles liées à l’anxiété de performance sont également exclues de cette définition.

Du point de vus physiologique, l’érection se produit lors d’une stimulation sexuelle. Elle est déclenché via un mécanisme complexe qui fait intervenir plusieurs facteurs différents (vasculaire, hormonale, neurologique et psychique). Le sang arrive par les artères dans les deux corps caverneux  (action semblable à une éponge). Ce tissu se gorge de sang,  gonfle et écrase les veines et empêche ainsi le retour veineux. En conséquence, la verge augmente de taille et se durcie. Les hommes ont également une érection matinale et nocturne physiologique indépendante de stimulations sexuelles.

De nombreux facteurs altèrent les parois des vaisseaux comme le tabac, la consommation de drogue, l’alcool et la sédentarité. Ils participent ainsi à l’apparition de nombreuses maladies et aussi des pannes sexuelles répétées; ils peuvent être le premier symptôme révélateur d’une maladie sous-jacente chez les hommes de plus de 40 ans. Ainsi, 80 % des dysfonctions érectiles ont une cause soit médicale ou chirurgicale. Elles doivent être diagnostiquées et traitées dans un  premier temps. Parmi ces maladies, on retrouve l’hypertension artérielle, le diabète, l’hypercholestérolémie et les complications liées à la chirurgie des adénomes ou des cancers de la prostate.

Certains médicaments comme les anti-hypertenseurs et anti-dépresseurs sont aussi une cause fréquente de dysfonction érectile. Les vaisseaux de la verge ont un diamètre un peu plus large que les vaisseaux coronariens qui irriguent le cœur. Des études montrent que la dysfonction érectile peut être un signe prédictif d’un accident vasculaire comme un infarctus du myocarde qui pourrait survenir quelques années plus tard pour les hommes âgés entre 40 et 50 ans.

Les problèmes d’érections augmentent avec l’âge mais ce facteur est indépendant (souvent les personnes ont des pathologie associées), il ne doit pas être considéré comme un état naturel lié au vieillissement. Les hommes (D’ailleurs les femmes aussi) peuvent rester actifs sexuellement pendant toute leur vie s’ils sont en bonne santé.

D’autre part, 20 % des troubles de l’érection ont une cause psychologique comme la dépression ou l’anxiété chronique.

Souvent, les patients ont des difficultés à aborder ce sujet lors des consultations médicales. Seulement 25 % des hommes qui souffrent de ce trouble consultent un médecin. Cette visite chez son docteur peut permettre de détecter et traiter une maladie sous-jacente. elle permet aussi de corriger le problème d’érection. Pour cela, il existe de nombreux moyens médicaux et chirurgicaux et le choix dépend de la gravité de la dysfonction érectile. Elle est mesuré à l’aide d’un score de rigidité de l’érection (EHS).

Le traitement médical le plus courant est la prise orale de pilules facilitatrices de l’érection de la classe des inhibiteurs de phosphodiestérase de type 5. Elles sont plus connue sous le nom pilule bleue et sont prises avant les rapports sexuels. Ces pilules ne sont pas dénuées d’effets secondaires (céphalées, dyspepsie, rougeurs du visage) et de contre-indications notamment chez les patients en insuffisance cardiaque. Cependant, ce type de traitement est efficace seulement chez deux tiers des patients. existent en cas d’échec du traitement oral de première intention ou de contre-indication

D’autre alternatives existent comme les traitements locaux par des vasodilatateurs prostaglandines E1 en intraurétrale ou en injection intracaverneuse. Pour les cas les plus graves, des solutions chirurgicales existent comme l’Implant pénien une sorte de prothèse pénienne.

Ce trouble touche à l’ego des hommes, il est frappé par le sceau du tabou et de la honte. Les hommes affectés pourront percevoir ce trouble comme une alerte pour améliorer leurs santé physique et peut être leur sauver la vie. Ne disons nous pas un mal pour un bien ?

Dr Tarik Yadaden

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