Mercredi 3 janvier 2018
Des bus roses réservés aux femmes pour les protéger du harcèlement sexuel
Le maire de Rabat a annoncé son intention de mobiliser des bus exclusivement réservés aux femmes pour lutter contre le harcèlement sexuel. Cette décision, qui fait polémique, intervient alors que plusieurs affaires de viol ont secoué le pays.
Lors d’un discours prononcé le 21 décembre dans le cadre de la 15e campagne nationale contre la violence faite aux femmes, le maire de Rabat Mohamed Sadiki a annoncé sa volonté de mettre en circulation des bus roses réservés aux femmes, afin de «faire reculer les cas de violence et de harcèlement dont elle sont victimes».
Selon l’élu membre du parti islamiste Justice et Développement (PJD), cette initiative sera concrétisée après la résolution du déficit en transport qui se pose actuellement dans la capitale marocaine. Il a en outre affirmé que «la violence contre les femmes [était] étrangère à la culture marocaine» mais que les sociétés occidentales étaient «mieux loties dans ce domaine parce qu’elles rejettent la violence contre les femmes et y font face».
Une décision qui est loin de faire l’unanimité
Les réactions sur les réseaux sociaux autour de ce projet ne se sont pas fait attendre. Si certains ont salué cette idée en arguant que d’autres pays l’avaient déjà mise en place, d’autres ont au contraire déploré des solutions rétrogrades et discriminatoires.
Dans d’autres pays comme le Japon, la Malaisie, l’Inde ou l’Egypte, les bus réservés aux femmes sont monnaie courante. En mars 2016, une compagnie ferroviaire régionale allemande avait même décidé de mettre en place des compartiments réservés aux femmes seules et aux enfants après la vague d’agressions sexuelles à Cologne lors de la nouvelle année.