Alors qu’Emmanuel Macron, en déplacement au Portugal, avait appelé à l’apaisement entre Paris et Alger, repoussant les « jeux politiques » et qualifiant de « ridicules » les échanges par voie de presse, un nouveau regain de tension apparaît ce week-end.
Le journal La Tribune publie une note secrète du ministère de l’Intérieur revendiquant la nécessité d’engager un rapport de force avec les autorités algériennes.
La fuite intervient moins de 48h après les déclarations d’Emmanuel Macron, considérées comme un camouflet pour le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Dans cette note de trois pages, censée être hautement confidentielle, les services de l’Intérieur exposent la stratégie pour tordre le bras à Alger : restriction massive de visas, en priorité pour l’élite politique, économique et militaire du pays, contrôles renforcés des liaisons maritimes, convocation des consuls généraux algériens.
Dossiers sensibles
Mais aussi remise en cause de dossiers éminemment sensibles comme l’indemnisation des essais nucléaires menés par la France en Algérie. Un « changement de posture » nécessaire explique le texte, face « aux vexations et entraves soigneusement mises en scène par Alger », en particulier l’action d’influenceurs algériens sur les réseaux sociaux, qualifiée de « menace directe à la sécurité. »
Retailleau vs Barrot ?
Une manière de placer dans le débat public français les propositions défendues par Bruno Retailleau, pas vraiment partisan des conciliabules diplomatiques prônés par son collègue des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.
La position du Quai d’Orsay semble pour l’instant avoir les faveurs d’Emmanuel Macron, au moins dans sa volonté de ne pas outrageusement mettre en scène la dispute entre les deux pays.
Avec RFI