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Détenus d’opinion en grève de la faim : la colère gronde

Au lendemain de la célébration du 60 e anniversaire de l’indépendance, près de 300 prisonniers d’opinion croupissent arbitrairement en prison. Certains d’entre eux ont entamé une grève de la faim.

C’est la douche froide pour ceux qui attendaient quelque clémence ou grâce présidentielle à la faveur du 5 juillet. Les détenus d’opinion restent en prison. Sept seulement ont été libérés. Les autres doivent donc purger leur peine pour ceux condamnés, ou doivent attendre patiemment leur procès. Leurs familles peuvent attendre et la liberté aussi.

En revanche plus de 14 000 prisonniers de droit commun ont bénéficié des bonnes grâces d’Abdelmadjid Tebboune. A croire qu’il vaut mieux être délinquant qu’activiste !

Pour affirmer la justesse de leur engagement des détenus d’opinion ont décidé d’entamer une grève de la faim. Mustapha Guira est à son 6eme jour de grève de la faim à la prison d’El Harrach, rapporte le Comité national pour la libération des détenus (CNLD).

Les détenus d’opinion enfermés à la prison de Berouaghia sont à leur 6e jour de grève de la faim. Lhadi Lassouli et Kamel Larbaoui, Lotfi Gouasmia, Mohamed Chérif, Salah Boutache, Ahmed Touil, Mezghiche Walid et Mohamed Belkadi, ont entamé le 6 juillet une grève illimitée protestant contre les accusations farfelues pour lesquelles ils sont poursuivis et dénonçant le traitement à charge de leurs dossiers s’appuyant sur des présomptions de la police judiciaire, souligne le CNLD.
Considérant les accusations retenues contre eux comme un affront et portant atteinte à leur dignité et leur engagement, ils exigent leur libération immédiate et leur réhabilitation.
« Des centaines de militantes et militants du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) et Rachad sont en détention arbitraire, il risquent des peines maximales. Ils doivent être libérés, le classement de leurs organisations en tant que terroristes levée tant qu’elles restent pacifiques, l’art 87 bis du code pénal abrogé », s’indigne Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme..
En effet, ils sont des centaines de détenus (certains parlent de plus de 400 détenus) sont accusés de faits imaginaires. Comme celui de terrorisme sans que les enquêteurs n’apportent la moindre preuve à leur encontre. De nombreux militants pacifiques autonomistes ou indépendantistes kabyles sont embastillés avec de lourds chefs d’inculpation mais dont les dossiers sont vides de toutes preuves.
Dehors, les arrestations de citoyens se poursuivent. Azzedine Amar Khodja arrêté par des éléments de la police en civil cet après midi du 11 juillet 2022 à Akbou et transféré à Béjaïa, selon le CNLD. La machine répressive ne chôme pas au risque de voir la contestation populaire reprendre la rue.
Malgré la chape de plomb qui enserre le pays depuis deux ans, des voix continuent de dénoncer, de résister à la tentation totalitaire du régime. En dépit des discours rassurants dont nous abreuvent la pléthore de médias par trop serviles, le fossé se creuse continuellement entre le peuple réduit à tirer le diable par la queue et un chef de l’Etat dont le seul agenda est son maintien au pouvoir.
Sofiane Ayache 

 

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