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Deux agents de la DGSI française expulsés par l’Algérie

Aéroport d'Alger

L’Algérie a expulsé deux agents de la DGSI française (Direction générale de la Sécurité intérieure) qui s’apprêtaient à s’introduire sur son territoire avec des passeports diplomatiques. L’information a été donnée par la chaîne d’information publique, AL24 News, affirmant que « cette expulsion intervient pour des raisons du non-respect de la procédure ».

« Les deux agents ont été interceptés vendredi dernier à l’aéroport international d’Alger », a déclaré le journaliste Fayçal Métaoui (nommé récemment au poste du chargé de mission à la présidence algérienne) qui participait à une émission de cette chaîne, diffusée samedi dernier.

« L’Algérie, après avoir constaté que la partie française n’a pas respecté la procédure en la matière, a considéré ces deux agents comme persona non grata », a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « lorsqu’on entre dans un territoire avec un passeport diplomatique, il faut informer toutes les parties, en respectant la convention de Vienne et les accords consulaires existants entre les deux pays ».

La même source accuse directement le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, d’être à l’origine de cette « manœuvre ». « C’est une nouvelle manœuvre du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui a envoyé, aujourd’hui, des hommes sous couvert de passeports diplomatiques, deux agents de la DGSI, qui dépend du ministère qu’il dirige », explique Fayçal Métaoui.

Cette nouvelle affaire intervient dans un contexte de tensions persistantes entre l’Algérie et la France, marquée notamment l’expulsion de 12 agents de l’ambassade et des consulats français en Algérie et la riposte française qui a renvoyé aussi 12 fonctionnaires diplomatiques algériens.

Les relations entre les deux pays se sont dégradées durant l’été 2024, sur fond de reconnaissance par Paris de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. En réaction, l’Algérie a retiré son ambassadeur à Paris.

L’emprisonnement, en novembre 2024, de l’écrivain algéro-français, Boualem Sansal, a compliqué davantage la situation, tout comme le refoulement de migrants en situation irrégulière visés par des obligations de quitter le territoire français, dont l’influenceur algérien Doualemn.

Ces deux affaires ont suscité la colère de plusieurs ministres français, dont Bruno Retailleau (Intérieur) et Jean-Noël Barrot qui menaçaient de recourir au « rapport de force ». Les autorités françaises ont même décidé de restreindre l’accès au territoire français de certains responsables algériens pour « défendre les intérêts des Français ». L’affaire des

Un début d’apaisement est ensuite intervenu avec l’appel téléphonique Macron-Tebboune, à l’occasion de l’aïd el-Fitr, fin mars, suivi d’une visite à Alger du ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, le 6 avril courant, marquant « une nouvelle phase dans une relation d’égal à égal » entre la France et l’Algérie.

Reçu par le chef de l’État algérien, le chef de la diplomatie française a affirmé que les deux pays avaient « décidé de tourner la page ». Toutefois, l’arrestation d’un cadre consulaire algérien, début avril à Paris, dans le cadre d’une enquête judiciaire sur la tentative d’enlèvement de l’opposant algérien « Amir DZ », a suscité la colère d’Alger qui n’a pas tardé à exprimer sa contestation auprès de l’ambassadeur de France à Alger, considérant que l’arrestation d’un cadre consulaire à Paris est venue « torpiller » les récents progrès diplomatiques entre les deux pays. Résultat : l’expulsion de 12 fonctionnaires français par l’Algérie. En réponse, la France a rappelé son ambassadeur à Alger et expulsé 12 fonctionnaires algériens.

Cependant le dossier de l’affaire de l’enlèvement de l’influenceur Amir DZ risque de compliquer les relations. Le Journal du dimanche a révélé, dans sa dernière édition, l’implication de hauts fonctionnaires algériens, dont des officiers supérieurs des renseignements.

Avec A.A.

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