25 avril 2024
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Deux préalables à la négociation : départ de Bouteflika et désignation de personnalités indépendantes

PROPOSITIONS

Deux préalables à la négociation : départ de Bouteflika et désignation de personnalités indépendantes

Les marcheurs algérois ont souffert ce vendredi 15 Mars. Le parcours habituel devenu dorénavant emblématique est trop exigu pour contenir toute cette foule. Elle a pratiquement doublé depuis la manifestation du 8 Mars. 

Si lors du vendredi 1er mars les manifestants réussissent plus ou moins à se mouvoir, le 8 Mars ils se rendent d’un point à un autre avec difficulté. Mais ce Vendredi 15 Mars il est impossible de bouger ni d’évoluer d’un point à un autre du trajet. Depuis le 8 mars les forces de l’ordre ont fermé l’accès au Boulevard  Mohamed V.  A la place Audin bondée de monde on suffoque. Les femmes, enfants, personnes âgées et handicapés se retrouvent pris au piège.

Il y a trop de contestataires. Ce circuit  est désormais trop étroit pour contenir toute cette foule. On  se sauve par les rues adjacentes, le Boulevard Amirouche. On investit l’avenue de l’ALN devenu une piétonnière pour les besoins de la cause   afin de rentrer chez soi à pied. C’est pratiquement le seul moyen de transport pour ces jeunes et dans bien des cas leurs parents. Ils sont venus persister et signer leur désaccord avec les propositions qui leur ont été faites. Comme on dit chez nous « tab3ou lkedeb lbab darou »i.e : suivre le menteur jusqu’à la porte de sa demeure. En d’autres termes confondre l’interlocuteur suspecté de mauvaise foi en allant avec lui jusqu’au bout.

Les Algériens sont venus dire nous avons bien entendu vos propositions, observé votre réaction et bien dit qu’on rejetait votre démarche pour sortir de la crise. Les marcheurs ne portent pas sur eux  comme le faisait le Mahatma Gandhi, l’un des plus illustres et célèbres marcheurs contestataires, la sculpture représentant les trois singes de la sagesse asiatique mais ils brandissent des affiches les représentant le long du parcours. Nos trois négociateurs nationaux devraient méditer ce symbole de la sagesse.

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Le premier (l’aveugle) Mizaru ne voit pas ce qu’il ne faut pas voir. Notre ancien  négociateur onusien n’a pas vu les prémices de la contestation le 18 décembre 2018 lorsqu’il faisait la une de Jeune Afrique et qu’il déclarait : En Algérie personne ne conteste vraiment Bouteflika. Il ne voulait pas le voir par amitié pour le président. Sur les plateaux télé il parait fatigué du haut de ses 86 ans, dépassé, à court d’arguments et excédé par ces jeunes imbus de leur personne avec lesquelles il ne partage ni la même culture, ni la même vision ni le même accent.

Le deuxième Kikazaru (le sourd) n’entend pas ce qu’il faut entendre. Diplomate de carrière il n’a pas écouté ce que cette rue commentait  sur le traitement qu’il avait subi quelques mois auparavant. Il n’a pas entendu, lui le diplomate chevronné  qui sait que la diplomatie nécessite une vraie empathie tous les signes d’empathie prononcés à son égard par les algériens quand il s’est vu écarter du ministère des affaires étrangères de la façon la plus discourtoise qui soit pour être remplacé par une personne qui de l’avis de tous était loin de le rivaliser. Il n’a pas non plus distingué toute la déception de la population de l’avoir vu accepter le poste de vice premier ministre.

Le troisième  Iwazaru (le muet) ne dit pas ce qu’il ne faut pas dire. Propulsé de son poste de chef de bureau de wilaya à celui de ministre de l’intérieur puis de premier ministre à la vitesse de la lumière ne réalise pas ce qui lui arrive. Il parle sans rien dire ; Il n’a pas de réponses. Il ne peut pas en avoir. Il n’a pas les prérogatives d’en donner par ceux-là même qui l’ont désigné.
Notre trio de médiateurs attitrés, du moins deux d’entre eux, sont accoutumés aux techniques de la négociation et reconnus mondialement comme telles. Ils savent que les règlements des conflits commencent par le choix d’une tierce partie indépendante et neutre pour mener les discussions et atteindre les objectifs. Dans le cas qui nous concerne où la rue algérienne s’oppose au président Bouteflika, ils ne sont ni neutres ni indépendants. Ils ont été et continuent de faire partie de ce même pouvoir. Ils ne peuvent donc pas faire office d’intermédiaires pour la résolution du différend qui oppose les deux parties. 

En ce qui concerne le deuxième préalable soit le départ du président le 28 avril il paraît très hasardeux de le débattre, voire impossible. Les manifestants à travers tout le territoire national et même en dehors se sont prononcés le 8 Mars contre un cinquième mandat. Il leur a été proposé le prolongement d’un quatrième. C’est une provocation inutile. Cela ne fait qu’attiser leur rancœur et leur hostilité.

En résumé pour négocier et éviter que la contestation ne prenne d’autres formes il faut d’abord signifier une fin de mandat à nos trois pompiers nationaux. Puis proposer des personnalités connus pour leur intégrité, neutralité et parcours n’ayant pas pactisé avec ce pouvoir afin de mener les discussions. Enfin annoncer publiquement que le président quittera El Mouradia le 28 avril.
Sans ces deux préalables il sera complexe de trouver une issue.

En agissant de la sorte les passions s’atténueront et la voie du règlement sera ouverte. Ce qui fera gagner beaucoup de temps à notre merveilleuse Algérie et à ses fantastiques citoyens.  

Auteur
Djalal Larabi

 




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