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Didouche Mourad ou le sacrifice de la part algérienne de l’amazighité

Les six chefs du FLN de 1954

L’auteure de l’article qui relate les hautes faits de guerre du militant nationaliste Didouche Mourad a bien fait de rappeler quelques éléments biographiques de cette importante figure du nationalisme algérien.

Ils sont nombreux et de plusieurs générations, ces figures historiques connues de l’histoire des Amazighs qui ont été contaminées par les diverses influences culturelles qu’a enregistré la mémoire collective amazighe. En d’autres circonstances, certainement Chechonq I a été l’un des premiers personnages historiques à avoir subi les affres de l’acculturation.

De l’antiquité à aujourd’hui, en passant par les temps médiévaux, les mêmes symptômes adunatifs caractérisent l’ethos nord-africain. Insuffisamment, le bilinguisme courant de quelques artistes algériens (Hadj M’hamed al Anka, Boudjemâa al Ankis, etc.,) ne comble pas le déficit linguistique de la langue amazighe. Autant dire qu’Abane Ramdane considéré comme le principal architecte de la révolution algérienne, s’est opposé à « Kker a mmis umazigh » hymne berbère composé par Mohand Yidir Ait Amrane et a soutenu hardimment Moufdi zakkaria, auteur de l’hymne officiel algérien.

Dans le même registre, Didouche Mourad s’est illustré par son opposition frontale au courant dit berbériste durant la crise du mouvement national de 1949 au profit de l’algérianisme d’obédience arabo-musulmane.

A ce titre, l’ambiguïté est de mise et plus particulièrement chez Krim Belgacem lorsqu’il s’allie avec le comité des cinq composé de Mostefa Ben Boulaïd, Larbi Ben M’hidi, Rabah Bitat, Mourad Didouche et Mohamed Boudiaf, devenu le comité des six avec l’intégration du chef politico-militaire de la Grande Kabylie, marque la fracture « kabyle » qui aux dires de Yassin Temlali (La genèse de la Kabylie, Editions la Découverte, Paris, 2016) finira par la « liquidation des berbéristes et la poursuite de la minoration du fait berbère ».

Loin s’en faut d’incriminer les hommes ambitieux mais toujours est-il que depuis l’amour non consommé de Hiarbas roi des Maxitani qui quant à eux occupaient la région avant la fondation de Carthage, concédait une parcelle de terre africaine à Elissa la phénicienne de Tyr; on est en attente depuis plusieurs millénaires d’une civilisation propre au Amazighs. Pour le moment seule triomphe l’hospitalité berbère.

Fatah Hamitouche 

Nota bene : de fait, les locuteurs algériens cités parlaient trois langues, si on ajoute le français qu’ils utilisaient aussi souvent que peu dans la condition coloniale. Ils différent des écrivains francophones par le fait que tous les acteurs sur scène (musiciens et dramaturges) communiquaient avec leur public en arabe algérien ? En kabyle, en chaoui, etc,.

 

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