Aux antipodes de l’esprit et l’ambiance vécue ce jour sur la place du 1e mai, le message adressé par Abdelmadjid Tebboune aux travailleurs algériens, à l’occasion de la Journée internationale des travailleurs, est un véritable recueil de bonnes intentions, une phraséologie forgée dans l’habituelle langue de bois jurant avec réalités socio socio-économique et politiques du pays.
L’homme demeure fidèle à lui-même. Hors sol et bien loin des réalités. Alors que les syndicats autonomes protestent à quelques pas de la place du 1er Mai, Tebboune discoure sur les travailleurs et les bienfaits de son « Algérie nouvelle ».
« Convaincu que l’élément humain est la base du développement durable et la source de création de la richesse, nous avons inscrit depuis 2020 l’amélioration de la situation des travailleuses et des travailleurs au cœur de nos priorités, à la faveur de mesures prises progressivement consistant à augmenter le salaire national minimum garanti, à exonérer les faibles revenus des impôts, et à augmenter les salaires et les pensions et allocations de retraite », lance-t-il.
Dans son élan, il ajoute qu’il a réussi à créer un demi-million d’emplois. « Nous avons aussi veillé à l’insertion professionnelle des contractuels dans des emplois permanents et à la transformation des contrats des bénéficiaires du dispositif d’insertion sociale en contrats à durée indéterminée, ce qui a permis de confirmer en très peu de temps, plus d’un demi-million de travailleurs dans emplois stables », soutient-il. Un exploit mondial.
Dans la foulée de sa logorrhée, il n’oublie pas les expatriés. « Pour encourager l’esprit d’initiative nous avons institué un congé pour la création d’une entreprise afin de permettre aux fonctionnaires de réaliser des projets d’investissement sans craindre la perte de leurs postes, et lancé un nouveau mécanisme permettant aux citoyens travaillant à l’étranger d’adhérer volontairement au système national de sécurité sociale, et partant bénéficier du droit à la retraite ». Comment croit-il que ces citoyens qui ont fui le pays à cause de son régime vont revenir au pays pour bénéficier d’un droit à la retraite ? Il faut en la matière une bonne dose de cynisme pour avancer une telle assertion. Mais notre chef de l’Etat ne recule devant rien. Et prend très au sérieux son rôle d’enfumeur en chef.
Tout le reste du discours est un concentré de bonne intention et d’idées sans profondeurs.
L.M.