Lundi 1 janvier 2018
Dix morts lors des violences nocturnes anti-régime en Iran
Les manifestations se multiplient depuis plusieurs jours dans tout l’Iran. Le président Hassan Rohani a appelé au calme et a condamné les violences.
Les manifestations anti et pro-régime iranien se multiplient depuis plusieurs jours dans de nombreuses villes du pays. Dimanche 31 décembre, dix manifestants ont été tués dans les protestations antigouvernementales dans la ville d’Izeh, dans le sud-ouest de l’Iran a déclaré le député local Hedayatollah Khademi, cité par l’agence Ilna, proche des réformateurs.
Pour la quatrième nuit consécutive, les Iraniens sont de nouveau descendus dimanche soir dans la rue dans plusieurs villes du pays, dont la capitale Téhéran, pour protester contre le pouvoir et les difficultés économiques – chômage, vie chère et corruption. Selon des vidéos mises en ligne par les médias iraniens et les réseaux sociaux, les manifestants ont attaqué et parfois incendié des bâtiments publics, des centres religieux et des banques ou des sièges du Bassidj (milice islamique du régime). Les manifestants ont aussi mis le feu à des voitures de police.
L’appel au calme de Hassan Rohani
Deux autres personnes avaient été tuées samedi soir dans cette même ville, mais le vice-gouverneur de la province avait affirmé que les forces de l’ordre n’avaient pas tiré sur les manifestants. Les violences de dimanche soir ont eu lieu malgré un appel du président Hassan Rohani au calme, tout en condamnant les violences. « Le peuple répondra aux fauteurs de troubles et hors-la-loi » qui sont une « petite minorité », a-t-il expliqué. Sortant de son silence après trois jours de contestation, Rohani a reconnu que l’Iran devait fournir « un espace » pour que la population puisse exprimer ses « inquiétudes quotidiennes », mais il a condamné les violences et la destruction des biens publics. « Critiquer, c’est totalement différent que d’utiliser la violence », a-t-il souligné lors du conseil des ministres. « Il faut même créer les conditions pour la critique, les protestations légales, y compris des manifestations et des rassemblements légaux. C’est le droit du peuple. »