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Drame d’El Harrach : les bus de plus de 30 ans bientôt retirés de la circulation

Bus

Le parc de transport de voyageurs est vétuste.

Le gouvernement a annoncé, ce samedi, une mesure d’ampleur visant à renforcer la sécurité et la qualité du transport public : tous les bus de plus de 30 ans seront retirés du service dans un délai de six mois.

Est-ce une décision suscitée par l’émotion par la mort des 18 voyageurs à El Harrach ou elle se veut comme une volonté de remettre le transport de voyageurs à plat ? Rendez-vous dans six mois pour connaître le résultat.

Cette décision intervient après la chute mortelle, vendredi dernier, d’un bus du haut du pont d’El Harrach. Un drame qui n’a malheureusement rien d’exceptionnel : des accidents similaires se répètent régulièrement, et une part importante en est attribuée à la vétusté du parc de transport collectif.

Selon le ministère des Transports, des dispositifs de facilitation sont prévus pour accompagner les propriétaires concernés dans le renouvellement de leurs véhicules.

 L’objectif affiché est de concilier impératif de sécurité et préservation du tissu socio-économique que représente ce secteur. Le ministre des Transports lui-même a reconnu que 80 000 bus en circulation sont hors d’usage. Donc autant de dangers public.

En Algérie, le transport par bus reste le principal mode de déplacement urbain et interurbain pour des millions de citoyens. Or, une grande partie du parc circulant a largement dépassé sa durée de vie technique, accentuant les risques mécaniques et limitant le confort des passagers. Plusieurs rapports de la Protection civile et de la Gendarmerie nationale ont déjà souligné la corrélation entre l’ancienneté des véhicules et la fréquence des accidents graves.

Si la mesure gouvernementale est saluée pour sa dimension sécuritaire, elle pose toutefois des défis d’application. Le remplacement massif de véhicules en un délai de six mois représente un chantier logistique et financier considérable. Les transporteurs indépendants, souvent fragiles sur le plan économique, redoutent de ne pas pouvoir suivre le rythme imposé, malgré les facilités annoncées.

La réussite de cette opération dépendra donc de la capacité de l’État à mettre en place des mécanismes de soutien efficaces et rapides, mais aussi d’une concertation réelle avec les professionnels du secteur. À terme, le renouvellement du parc devrait contribuer à réduire les accidents, améliorer la qualité du service et amorcer une modernisation nécessaire du transport collectif en Algérie.

La rédaction

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