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Drame d’Oued El Harrach : l’Anirav appelle au respect de la déontologie

Bus dans oued El Harrach : 18 morts

Les chaînes de télévision ont manqué de retenue lors du drame d'oued El Harrach

Au lendemain du drame survenu à Oued El Harrach, qui a coûté la vie à 18 personnes dans la chute d’un bus vétuste du haut d’un pont, l’Autorité nationale indépendante de régulation de l’audiovisuel (ANIRAV) a publié, samedi, un communiqué au ton ferme. Elle y dénonce des « dérives professionnelles » relevées dans la couverture médiatique de la catastrophe et rappelle aux chaînes de télévision leurs obligations en matière de respect de la dignité humaine et de la vie privée.

L’ANIRAV dit avoir constaté « des violations manifestes » de la déontologie. Certaines chaînes ont notamment filmé des blessés dans les salles de réanimation et harcelé des proches de victimes en état de choc, transformant la tragédie en « matière à sensation » destinée à accroître l’audience et les interactions sur les réseaux sociaux.

L’Autorité rappelle que ces pratiques constituent une infraction aux dispositions de la loi n° 23-20 sur l’audiovisuel ainsi qu’au décret exécutif n° 24-250, qui interdit toute atteinte à la dignité des personnes, l’exploitation de la souffrance humaine et impose des précautions lors de la diffusion d’images choquantes. Elle souligne que « la liberté d’informer implique des responsabilités » et prévient qu’elle « ne tolérera aucun manquement portant atteinte à la dignité des citoyens et à la réputation de la profession ».

Appel à une information de qualité

Plutôt que de céder à l’émotion et à la recherche du sensationnalisme, l’ANIRAV exhorte les rédactions à privilégier « les enquêtes de terrain, la vérification rigoureuse des faits et la protection des familles endeuillées et des espaces médicaux ».

Le communiqué de l’ANIRAV témoigne de la volonté des pouvoirs publics de resserrer le contrôle sur les pratiques médiatiques, dans un paysage marqué par une forte concurrence entre chaînes privées et une quête permanente de visibilité. La catastrophe d’Oued El Harrach, au-delà de son impact humain, agit ainsi comme un révélateur des tensions persistantes entre liberté d’informer, impératifs économiques et exigences éthiques.

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