Chaque jour qui passe, le pouvoir nous réserve son lot de surprises. Ce matin, c’est l’interdiction du droit de grève qui est mis en avant par notre presse. Le décret a été ratifié et signé par le premier ministre, Aïmene Benabderrahmane.
Ainsi une multitude de secteurs sont concernés. Inutile de tous les nommer. Ceux que ça intéresse peuvent en découvrir la liste complète, ainsi que celle des secteurs auxquels est imposé un service minimum, dans la presse d’aujourd’hui.
« La liste des secteurs concernés par l’interdiction de recourir à la grève englobe les domaines de la défense et de la sécurité nationales, ainsi que les secteurs stratégiques et sensibles en termes de souveraineté ou de maintien des services essentiels d’intérêt vital pour la Nation », explique l’article 8 du décret signé par le Premier ministre, Aïmène Benabderrahmane.
Nous comprenons donc qu’il est donc interdit de recourir au droit de grève dans certains secteurs, dits stratégiques. Et, quand on consulte ladite liste, on constate qu’il est très difficile de déceler un secteur qui n’est pas concerné. Des magistrats aux services de sécurité, des contrôleurs de navigation aérienne et maritime aux…imams, tout le monde est sommé de marcher au pas.
Oui, vous avez bien lu ! On interdit même aux imams de faire grève ! Remarque, après tout, nos imams ont leur droit à leur part du gâteau, n’est-ce pas ? D’ailleurs, en 2018, à l’approche du cinquième mandat de Bouteflika, ils avaient mis sur table un certain nombre d’exigences : nos religieux avaient déposé au ministère des Affaires religieuses et des waqf, à cette époque, de nombreuses revendications. Les imams demandaient, entre autres, une revalorisation salariale, un logement de fonction, un véhicule de service et une sécurité accrue. Rien que ça ! Une vie de ministre, en somme !
Rappelons qu’à cette même époque, le salaire moyen des représentants d’Allah s’élevait à 40.000 dinars (soit quasiment le triple du salaire minimum de l’époque) auquel s’ajoutent des primes pouvant représenter jusqu’à hauteur de 60% du salaire. Qui a dit qu’il fallait attendre la grâce d’Allah pour percevoir de bonnes rétributions ?
Et moi bougre de naïf qui croyait que les imams bossaient pour être rétribués dans l’au-delà !
Pendant ce temps les Chinois travaillent !
Il reste à savoir si de telles mesures sont conformes à la Constitution. Mais comme c’est leur Constitution, ils peuvent s’arroger le droit de la piétiner comme bon leur semble ! N’est-ce pas Aâmou Tebboune ?
Ainsi, après avoir fait défiler les écoliers et le conglomérat de serviteurs acquis à la cause pour apporter le soutien que l’on sait à la Palestine, le pouvoir renferme ces mêmes serviteurs zélés dans une Algérie hermétique, en attendant de les sortir à nouveau pour «défendre », à gorge déployée, une autre cause et se défouler un peu dans les rues.
Pendant ce temps, ceux qui ont l’Algérie dans les tripes croupissent dans les geôles ! L’arbitraire prend racines et pousse en exil tous les Algériens à même d’avoir une occasion de partir.
Force est de constater que l’Algérie du bon sens, ce n’est pas pour demain !
Kacem Madani