À partir du mardi 4 février, le Canada mettra en œuvre des droits de douane en réponse aux nouvelles taxes imposées par les États-Unis. Le Mexique, quant à lui, a également annoncé son intention de suivre cette voie. La présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum, a vivement contesté les accusations de Donald Trump, qui a insinué que son gouvernement entretenait des liens avec des cartels de narcotrafic.
De son côté, la Chine a promis de prendre des mesures « correspondantes » et envisage de porter plainte contre les États-Unis auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Le 1er février, Donald Trump a concrétisé sa menace de guerre commerciale en imposant des droits de douane de 25 % sur les produits en provenance du Canada et du Mexique, ainsi qu’une augmentation de 10 % sur les produits chinois déjà taxés. Cette décision vise à contraindre ces trois partenaires commerciaux à agir pour réduire le trafic de fentanyl et les flux migratoires illégaux vers les États-Unis.
Trump a déclaré que la taxation était nécessaire pour protéger les Américains, affirmant que les migrants illégaux et les drogues mortelles, notamment le fentanyl, représentent une menace majeure. Il a également accusé la Chine d’exporter des substances chimiques vers le Mexique, utilisées par les cartels pour produire du fentanyl, qui est ensuite vendu aux États-Unis. Selon lui, le Mexique et le Canada ne font pas assez pour contrôler ces flux.
La Maison Blanche a justifié ces droits de douane en affirmant qu’ils étaient indispensables pour tenir la Chine, le Mexique et le Canada responsables de leurs engagements à stopper l’importation de drogues toxiques. Les droits de douane resteront en vigueur jusqu’à ce que le Mexique coopère pleinement avec les États-Unis dans la lutte contre le trafic de drogue. Trump a même insinué que les cartels mexicains avaient formé une alliance avec le gouvernement mexicain, une accusation que Sheinbaum a qualifiée de « calomnie ».
En réponse, le Canada a annoncé qu’il imposerait des droits de douane de 25 % sur une variété de produits américains, y compris des jus de fruits, des chaussures et des meubles, pour un total de 155 milliards de dollars canadiens (environ 102 milliards d’euros). Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a souligné l’importance des relations entre les deux pays tout en affirmant qu’il n’avait d’autre choix que de réagir. Il a encouragé les Canadiens à privilégier les produits locaux, comme le whisky canadien au lieu du bourbon américain.
Le gouvernement mexicain, qui avait jusqu’à présent prôné le calme, a adopté un ton plus ferme. Claudia Sheinbaum a rejeté les accusations de Trump et a suggéré que si une alliance existait entre un État et les cartels, cela viendrait plutôt des États-Unis, qui vendent des armes aux criminels. Elle a également appelé Trump à prendre des mesures contre le trafic de drogue sur son propre territoire.
Quant à la Chine, elle a exprimé son opposition aux nouveaux droits de douane et a averti que les guerres commerciales n’avaient pas de vainqueurs. Pékin a promis de réagir avec des mesures « correspondantes » pour protéger ses intérêts et a décidé de porter l’affaire devant l’OMC.
Ainsi, la situation actuelle met en lumière les tensions croissantes entre les États-Unis et ses principaux partenaires commerciaux, alors que Trump cherche à imposer sa vision d’une politique commerciale plus stricte, tout en faisant face à des ripostes significatives de la part du Canada, du Mexique et de la Chine.
Rabah Aït Abache