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Du Hirak au hashtag : dawla madania machi askaria, manich radhi…

Tebboune

Tebboune tente de se rassurer avec des déclarations ronflantes et comminatoires.

« Le peuple est plus précieux, viennent après les autels de la patrie, le souverain passe en dernier ». Mensius

Il y a certainement dans les différents slogans portés par las marcheurs algériens du Hirak et dans l’expression « manich radhi » le hashtag répandu sur les réseau sociaux une continuité revendicative d’une contestation politique indéniablement justifiée d’une réalité sociale et économique du pays.

Qu’il y ait en Algérie des partisans du régime cela va de soi mais qu’ils propagent sur les réseaux sociaux la confusion entre les instigateurs algériens de ‘manich radhi » et les « ennemis » de l’Algérie en faisant la promotion médiatique du hashtag « nhab bladi » reproduit ipso facto le fameux leitmotiv du clanisme, « li marahouch m’ana rahou dedna ».

Du coup, la restrictive opération de la souveraineté de l’Etat est en soi un hold up de la volonté populaire. Au traçage du mouvement national algérien, la légitimité du pouvoir de l’Etat s’est toujours accordée une sémiologie politique incontestablement sublimée par les partisans d’un système affectionnant les largesses matérielles et autres privilèges symboliques.

Inconsciemment, les dirigeants algériens ont affectionné une autre dénaturation de l’affect national certes émaillé par tant de souffrances et- d’une criarde injustice durant la colonisation française.

La contreattaque médiatique par l’entremise du hashtag « nehb bladi » sonne comme une  dissonance cognitive qui sur le plan ontologique n’a pas trop de sens parce que précisément, elle est dénuée de fondements ontologiques de l’inexistant comme tel ou plus simplement dit, l’être quel qu’il soit ne peut pas s’attribuer une existence hors du sol.

De ce fait, la dissonance cognitive du hashtag « nehb bladi » est une aberration existentielle du reniement. En l’occurrence, la terre comme symbole de cette affection particulière d’ailleurs partagée par tous les peuples du monde est une traduction au vif de l’habiter, le domos, lbled, tamurt.

Cette affection si particulière n’est nullement conditionnée par une quelconque adhésion politique et à plus forte raison par l’idéologie qui par nature n’a pas de frontières, elle ne peut pas estomper l’ardeur du sens. Il en est ainsi de la terre qu’on embrasse, des odeurs du pays qu’on sent. Bref, de la société d’où on vient, de ses parents, de ses amis et quelquefois de ses ennemis avec qui on se réconcilie.

De ce point de vue, le régime algérien aurait mieux fait d’écouter les doléances des citoyens qui souffrent et d’agir pour que les conditions de la vie quotidienne de la population s’améliore. Il faut bien que les autorités reconnaissent que le système politique qui régit l’Algérie est défaillant, voire obsolète.

De triste mémoire, la résurgence du discours ultra nationaliste d’antan ne fait qu’aggraver la discorde politique entre le pouvoir et son opposition. De ce fait, il aurait mieux fallu ouvrir des discussions avec tous les opposants pour jauger leur capacité à apporter un plus à l’Algérie pour qu’elle aille de mieux en mieux.

D’autant qu’après une effroyable guerre civile de dix ans, l’Algérie n’a retrouvé la paix qu’en s’accordant des négociations avec les plus radicaux des islamistes.

Dima nheb bladi.

Fatah Hamitouche

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