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Du pouvoir et de sa pratique

REGARD

Du pouvoir et de sa pratique

Métro bloqué et envahi de toutes parts par des trombes d’eau, aéroport international plein de gouttières, routes inondées, maisons transformées en étangs, autoroutes où quelques voitures roulent, comme si elles nagent dans des piscines olympiques, etc. Voilà la moisson de la journée algéroise de la fin de la semaine dernière.

Le constat englobe aussi beaucoup d’autres régions du territoire national, où l’on assiste au même drame. Pour cause d’à peine quelques minutes de pluie, le pays est totalement paralysé !

Désolantes sont les images retransmises sur la plupart des chaînes télévisées où l’on voit l’Algérie, dans son plus terrible état, s’exposer misérablement aux regards, ceux de ses propres enfants et ceux des étrangers. La question que tout un chacun se pose est, sans doute, toujours la même : pourquoi tout ça, alors que l’on a vécu le même scénario, avec les mêmes images, il y a seulement un an ? Où est le plan d’urgence promis par l’exécutif à cette occasion? Où sont les plans urbanistiques du développement local mis en place, pour parer aux urgences climatiques?

Où sont les walis, les chefs de daïras, les maires, les responsables locaux dans une pareille crise? Puis, où sont passés tous les milliards dépensés à tire larigot pour, soi-disant, doter l’Algérie d’infrastructures viables?  Si Alger, la capitale, a vécu pareil cataclysme, que dira-t-on par exemple d’un village situé à Ain Defla, à Médéa, ou au fin fond de la Kabylie ?

La réponse ne se fera sûrement pas longtemps attendre : la catastrophe!  Dans un pays développé, la capitale est la  première vitrine nationale que l’on soigne et à laquelle on donne la plus grande importance. D’abord, en la dotant d’infrastructures sûres, puis, en la défendant médiatiquement, pour redorer l’image du pays à l’international. Cela dit, un aéroport international avec des gouttières enlaidit forcément et l’image de l’Algérie et celle des Algériens, aux yeux d’un étranger.

Comment des officiels qui sont dans l’incapacité de gérer un aéroport ou un métro durant moins d’une heure de pluie, pourront-ils gérer tout un pays aussi vaste que le nôtre? Cette interrogation a son pesant d’or, en ce moment même, où ces derniers nous parlent d’élections et de refonte du régime avec les mêmes méthodes qu’autrefois, c’est-à-dire, en minimisant au maximum la participation du peuple au processus de prise de décision?

De surcroît, s’ils répètent les mêmes erreurs de gestion, au grand dam d’une population en quête de rupture avec les pratiques du passé, ils ne feront que compliquer davantage notre situation.

Le problème de l’Algérie est trop profond qu’il n’y paraît. Il va falloir opérer des thérapies chirurgicales d’urgence, et au long cours dans le corps de la société, dans toutes les institutions étatiques , dans les secteurs d’activité, dans les comportements, dans les manières de gérer, etc. 

Punir les corrompus, en les emprisonnant, ne suffit pas pour redresser les torts commis à l’encontre de la nation. Il faut de la prévention, du suivi et du contrôle continu, avec l’application drastique des lois à tous les niveaux de responsabilité.

Les remèdes ne viennent pas seulement au lendemain des catastrophes, mais au quotidien, dans la pratique gestionnaire routinière.  

 

Auteur
Kamal Guerroua

 




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