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Ecole algérienne : une aliénation réussie

REGARD

Ecole algérienne : une aliénation réussie

Par manque de conscience de repères identitaires certains parents (à l’exemple d’Hussein Dey et de Jijel) refusent d’inscrire leurs enfants dans l’enseignement de tamazight au collège et au lycée.

A l’évidence, c’est la conséquence de l’idéologie arabo-baathiste puis wahhabite de la société, victime du matraquage des esprits durant plusieurs décennies orchestré par un pouvoir algérien, vassal du Moyen-Orient.

L’officialisation de tamazight reste partielle, partiale et non aboutie. Cela a entraîné certains parents, inconscients de l’intérêt de cette langue pour l’avenir et l’équilibre psychique de leurs enfants à dédaigner cet enseignement.

Le pouvoir est naturellement le premier responsable de cette situation.
C’est la conséquence de la non prise en charge sérieuse de l’enseignement, de cette langue tamazight, à l’échelle nationale. Un enseignement resté, à ce jour, facultatif.

L’Etat algérien, comme d’habitude et de façon délibérée, fait son travail à moitié puisqu’il refuse de rendre obligatoire la langue de nos ancêtres.

Pour preuve, il s’évertue à priver celle-ci d’un budget financier qui aurait dû être le sien (formation d’enseignement, matériels pédagogiques, recherches, etc.).

Cette langue reconnue nationale et officielle doit être obligatoire et non dépendre des états d’âmes des parents.

Faut-il rappeler que « l’arabe classique » (qui n’est pas une langue Algérienne) a été imposé et les parents ne pouvaient pas empêcher l’inscription de leurs enfants pour l’étudier, y compris quand ces parents y étaient opposés.

Cela me rappelle une phrase du feu écrivain Kateb Yacine, à propos de cet arabe classique :
«Chez nous, on importe une langue comme on importe du coca-cola».

Plus de cinquante ans d’arabisation zélée au contenu idéologique néfaste et destructeur pour la société, ont conduit le pays à toujours vivre sous le joug de la domination.

Notre civilisation qui fait preuve d’endurance et de résistance malgré les vicissitudes de l’histoire dont elle a été victime, mérite une meilleure reconnaissance des gouvernants.
Il y va de l’intérêt de tous, des enfants, de tous nos enfants.

C’est de cette façon que le retour à nos valeurs historiques, culturelles et civilisationnelles est possible. Sans ce retour, nous vivrons toujours sous la dictature.

La réaction d’un certains nombre de lycéens (Aurès, Kabylie) qui boycottent en ce moment les cours d’arabe est un pas vers ce retour aux sources.

Ce boycott est une interpellation légitime pour illustrer l’ostracisme et la discrimination envers leur langue ancestrale, tamazight.

Youcef Hebib est président de l’Association les Amis de l’Académie Berbère

Auteur
Youcef Hebib

 




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