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El-Harrach, cellule N° 40  (Acte XI et fin)  

Chronique d’un confiné 

El-Harrach, cellule N° 40  (Acte XI et fin)  

De gros nababs ayant dirigé le pays et ses finances se retrouvent encastrés dans une cellule de la célèbre prison d’El Harrach, à Alger. Une salle où l’ambiance qui y règne, en ces temps de pandémie, mérite un plongeon entre ces murs, histoire d’en rire ou d’en pleurer. C’est selon.

Les jours passent et rien ne semble consoler les habitants de la cellule n° 40. 

D’anciens compagnons de route ont tiré leur épingle du jeu et sont entrés par effraction au Palais, pour poursuivre la traversée vers… le naufrage collectif. 

Des chauves-souris, sorties des ténèbres, voilent le ciel bleu d’Algérie. De vieux démons, ressuscités, crachent du feu sur l’espoir retrouvé d’un peuple, d’une nation. 

Des voix étouffent dans l’air polluée de la censure, alors que de jeunes talents sont placés dans la morgue de l’injustice. 

Pendant ce temps, une visite inattendue se fait annoncer à la cellule n° 40, tard dans la nuit.  

Les gardiens ouvrent la porte, et les détenus, tirés de leur sommeil, aperçoivent, dans le noir, une silhouette sur une chaise roulante, poussée au milieu de la salle.   

Tab-Djnanou retrouve sa voix :   

– J’ai appris avec beaucoup d’amusement votre témoignage au Grand-Procès, et donc votre souhait de me faire convoquer à la barre.  Comme vous devez déjà le savoir, je n’ai jamais eu haute opinion de vos personnes. Néanmoins, avec l’âge, la retraite forcée et le confinement, je réalise, aujourd’hui, plus qu’avant, l’étendue de votre lâcheté. De votre naïveté, aussi. Croyez-vous donc, mes chers ex-bouffons, qu’on puisse, en Algérie, faire le procès d’un Président ? S’il y a système et pouvoir à sauver, soyez en certains, il est tellement de têtes à sacrifier, mais certainement pas la mienne. 

Au nom de la continuité…  

M.M

Mail de l’auteur : mehdimehenni@yahoo.fr

Auteur
Mehdi Mehenni

 




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