Des chefs de parti, des anciens ministres, un ex-présidente de l’Assemblée nationale… et même un ancien président de la République. De nombreuses personnalités politiques s’étaient qualifiées pour le second tour des élections législatives anticipées, dimanche 7 juillet.
Alors que le Rassemblement national est arrivé en tête des suffrages au premier tour, de nombreux désistements de candidats de gauche ou de la majorité ont épargné à une majeure partie de ces personnalités des triangulaires. Ont-elles su tirer leur épingle du jeu et remporter ou conserver leur siège de député ? Qui est malgré tout éliminé ? Tour d’horizon des résultats.
Pour autant, le parti d’extrême droite se voyait déjà à Matignon. La preuve ? Comme l’a répété Jordan Bardella, son gouvernement était prêt à prendre la place de celui de Gabriel Attal. Sauf que la réalité des urnes a rattrapé les projections des cabinets de sondages.
Candidate dans son département du Calvados, l’ancienne Première ministre Elisabeth Borne est parvenue à inverser la tendance, face au représentant du Rassemblement national, Nicolas Calbrix, qui la devançait de près de dix points dimanche 30 juin. Elle recueille 56,13% des suffrages exprimés, contre 43,87% pour son rival, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, donnés après le dépouillement de 98,95% des bulletins. Arrivé troisième, Noé Gauchard (NFP) avait annoncé sur France Bleu qu’il se retirait. « J’assume que nous allons sauver Madame Borne », avait affirmé le patron du PS, Olivier Faure, au soir du premier tour.
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a également échappé à la triangulaire grâce au désistement de la candidate de la gauche Leslie Mortreux. Il a finalement annoncé avoir remporté son fief de la 10e circonscription du Nord. Il a obtenu 61,37% des suffrages, devançant largement le candidat du Rassemblement national, Bastien Verbrugghe, qui a obtenu 38,63% des voix. L’ancien maire de Tourcoing était arrivé en tête du premier tour avec 36,03% des suffrages.
Eric Woerth, député sortant de la majorité en ballottage défavorable dans la 4e circonscription de l’Oise, est réélu avec 53,44% des voix, selon les résultats définitifs du ministère de l’Intérieur. Il l’emporte face au candidat RN Mathieu Grimpret qui était arrivé largement en tête avec 40,23% des voix au premier tour. « Il faut voter pour celui qui est le mieux placé pour empêcher l’extrême droite d’arriver au pouvoir », avait lancé Eric Woerth sur franceinfo.
L’ex-président de la République François Hollande sort victorieux dans son fief de Corrèze, avec 43,10% des suffrages. L’ancien élu socialiste, qui avait créé la surprise en annonçant briguer un nouveau mandat de député dans la 1re circonscription du département, affrontait la candidate du Rassemblement national, Maïtey Pouget (31,69%), et le député LR sortant, Francis Dubois (25,21%), dans une triangulaire.
Dans la 1re circonscription de l’Aude, Philippe Poutou, en ballottage défavorable face à Christophe Barthès, n’a pas réussi à remonter la pente face au candidat du RN. L’ancien candidat à la présidentielle recueille 38,20% des suffrages contre 61,80% pour son concurrent d’extrême droite.
Dans la 1re circonscription de la Somme, le député insoumis François Ruffin a bénéficié du désistement d’Albane Branlant (Ensemble), pourtant qualifiée au second tour avec 22,68%. Il est élu avec 52,66 % des suffrages exprimés, face à la candidate du Rassemblement national Nathalie Ribeiro-Billet (47,34%).
La sœur aînée de Marine Le Pen, Marie-Caroline Le Pen perd son pari dans la 4e circonscription de la Sarthe. Le parti l’avait parachutée dans cette circonscription proche du Mans pour lui permettre d’avoir enfin un siège de député. Sauf que les électeurs ont décidé autrement après une formidable mobilisation des forces de la gauche plurielle.
Marie Caroline Le Pen obtient 49,77% des suffrages derrière la députée sortante insoumise Elise Leboucher (50,23%), infirmière et femme engagée au niveau syndical avant de devenir députée. Arrivée troisième, la candidate d’Ensemble, Sylvie Casenave-Péré, s’était désistée dans l’entre-deux tours pour permettre de battre la soeur de Marine Le Pen.
Il avait manqué de quelques voix une réélection au premier tour. Jean-Philippe Tanguy l’emporte avec 57,48% des voix dans la 4e circonscription de la Somme face au candidat macroniste Anthony Gest (42,52%). Le député sortant d’extrême droite était arrivé largement en tête au premier tour avec 49,62%.
Avec Francetvinfo