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En bousculant l’agenda électoral, Gaïd Salah chauffe la rentrée sociale 

COMMENTAIRE

En bousculant l’agenda électoral, Gaïd Salah chauffe la rentrée sociale 

Ahmed Gaïd Salah bouscule dans la foulée les institutions civiles de l’Etat y compris le chef de l’Etat lui-même qui n’apparaît plus voilà plus d’une semaine pour des raisons sur lesquelles les spéculations vont bon train. 

Depuis la prise de son intérim, il n’a jamais raté l’occasion dit-on d’adresser des messages à la nation, ce qu’il n’a pas fait cette fois-ci le jour de «Aoual Mouharam”. S’il est absent pour des raisons de santé ou un simple repos, le vice-ministre de la Défense ne pourrait pas avancer une date sans le consulter pour la simple raison qu’il lui appartient de convoquer lui-même le corps électoral pour le 15 septembre, date à partir de laquelle il faut compter 90 jours soit le jeudi 12 décembre ou la semaine d’après pour procéder au scrutin présidentiel conformément à l’article 136 de la loi électorale.

Il a aussi entraîné dans son sillage le coordinateur du panel de dialogue et de médiation Karim Younes qui a déclaré le même jour dans sa conférence de presse soit le lundi la présentation imminente  de deux propositions relatives à la révision de la loi portant régime électoral et la création d’une haute Instance indépendante, chargée de la préparation, de l’organisation et de la surveillance du processus électoral. Il a indiqué en outre que ces deux propositions constituaient la conclusion de l’ensemble des propositions formulées par les partis politiques, les personnalités et représentants de la société civile reçus par l’Instance. Il a précisé que ces documents seront rendus publics au plus tard aujourd’hui mercredi.

Or, les constitutionalistes qui se sont occupés de la partie technique confirment certes la préparation des textes mais ne peuvent en aucun cas être rendus publics avant de les avoir discuté avec les « partisans » de cette approche présidentielle pour obtenir leur accord et  cela va certainement demander du temps pour les rediscuter avec plus de trois cents organisations associatives et plus de trois mille participants des différentes régions du pays. 

Ensuite même s’il s’avère vrai que les partisans de cette « transition présidentielle» semble au regard du bilan fait par cette instance, majoritaire, il y aura toujours une minorité qui ne le sera pas. Maintenant si on se presse d’aller vite aux élections sans les associer aux propositions contenues dans les deux textes, on perdra beaucoup d’entre eux pour arriver à une abstention historique et très mauvaise pour la crédibilité de l’Algérie à l’international même si les standards, constitutionnels dans toutes les démocraties modernes n’obligent pas les citoyens à voter  et ne prévoient pas non plus un taux minimum d’abstention pour annuler une élection. Ces constitutionnalistes disent que dans le cas qui nous concerne, il existe des soubresauts dans la cohérence des anciens textes, voire même des contradictions avec l’actuelle constitution qui servira de référence aux prochaines échéances sur laquelle, elles devront impérativement s’y conformer. N’oublions pas que l’article 136 cité plus haut donne le pouvoir à un président sortant de signer un décret présidentiel pour convoquer le corps électoral sous réserve de l’article 102. Or, on est dans ce cas précis car le chef de l’Etat actuel n’est dans ses fonctions que par une « Fetwa » du conseil constitutionnel pour une mission rigoureuse de terminer la période temporaire qu’il a commencé après la démission d’Abdelaziz Bouteflika le 02 avril dernier avec un intérim qui a débuté le 7 du même mois. 

Le vice-ministre se contredit, d’une part il valorise les résultats qu’il juge « encourageants » que le panel a réalisé en si peu de temps sur la base du dialogue « sérieux », « constructif et objectif ». D’autre part, il  leur donne très peu de temps pour « rapprocher » comme il le souhaite lui-même les «points de vues, unifier les visions et trouver les mécanismes à même de concrétiser l’approche qui consiste en l’accélération de l’organisation des élections présidentielles dans les meilleurs délais». Il insiste encore plus sur la mise en place d’une instance indépendante pour la préparation, l’organisation et la surveillance des élections durant toutes les étapes  de son déroulement. 

Il reconnaît dans ce même discours que tout cela requiert également la révision de  quelques dispositions de la loi électorale. Dans les conditions politiques actuelles, peut-on le faire en un peu plus de deux mois ? Toutes les associations et les paris politiques ainsi que l’ensemble des citoyens et leurs représentants consultés, ont posé les conditions de leur adhésion à cette approche et qui consistent en des  mesures d’apaisement par en premier lieu la libération des détenus dits “d’opinion» ainsi le départ immédiat du gouvernement Bedoui et son remplacement par un autre de technocrates qui n’ont aucun lien avec l’ancien système, sur cela, le vieux général n’en dit pas un mot. 

Auteur
Rabah Reghis

 




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